« Retour

1640811/10/1996POITIERS

TROIS QUESTIONS À ALAIN BARREAU

Réélu secrétaire général de l’Union départementale Force ouvrière, ce militant syndical entame son troisième mandat de trois ans. En maintenant le cap.

« NR » : Marc Blondel, que vous avez accueilli lors de votre dernier congrès départemental, vient d’être battu à la présidence de l’UNEDIC, après que lui ait échappé la présidence de la caisse primaire d’assurance maladie. Est-ce que double échec ne va pas modifier votre stratégie ?

A B : « Nous restons dans le sens des orientations décidées par les instances statutaires de la confédération, ce qui revient à dire que nous soutenons Marc Blondel. FO s’inscrit résolument dans le cadre d’un syndicat réformiste, tout en tenant compte des évolutions de situations après ce que l’on a appelé les trente glorieuses. Et ceci d’autant que la construction européenne amène une internationalisation des problèmes dans une société faite sur mesure pour le patronat et la haute finance. La monnaie unique va amener une réduction des dépenses et il faudra que le déficit de l’État n’excède pas 3 %. Nous aurons à faire face à une politique libérale générant moins de réglementation et tirant tout vers le bas. Il faut préparer l’Europe sociale qui doit se doter d’un code.

Le 21 septembre, nous avons manifesté avec d’autres européens contre la montée inexorable du chômage et pour demander l’arrêt des licenciements dûs à la politique libérale. C’est notre bataille. Comme de nous opposer à la remise en cause des droits acquis.

« NR » : « Nicole Notat a bénéficié du soutien du patronat pour se faire élire à la présidence de l’UNEDIC, laissant Marc Blondel au tapis. N’est-ce pas une déclaration de guerre contre vous ? ».

A B : « La CFDT a décidé d’entrer dans la ligne d’accompagnement du patronat, ce qui n’est pas notre cas. Ni notre problème. Cela dit la CFDT n’étant pas notre interlocuteur en matière de revendications, cette confédération ne peut être considérée comme notre adversaire.

« NR » : « Quelles seront vos priorités d’action sur le département ? ».

A B : « Dans l’esprit qui nous anime pour défendre la laïcité, la liberté, l’égalité et la fraternité, nous mènerons tous les combats indispensables pour la défense de l’emploi. Et nous aurons fort à faire dans le service public où on dégraisse les effectifs à tour de bras. Après les postes, ce sont les Télécom et l’enseignement qui sont dans le collimateur du gouvernement.

Nous serons aussi particulièrement vigilant quant à l’avenir de l’entreprise Schlumberger de Poitiers. Il faut savoir qu’un plan industriel a été mis en place pour transférer la chaîne de fabrication des compteurs électriques de Poitiers à Chasseneuil où un bâtiment de 5.000 m2 est prévu pour accueillir 270 à 280 des 540 salariés actuels. La direction tente de nous rassurer en nous disant que les autres bénéficieront, soit d’un accompagnement social, soit resteront sur Poitiers où se poursuivra la fabrication des compteurs électroniques. Mais quand l’on sait que la société a fait d’énormes investissements à Ganz en Hongrie, on peut légitimement s’interroger sur le devenir de l’usine de Poitiers dans les trois ans qui viennent. C’est un dossier que nous suivons très attentivement ».

Propos recueillis par Jacques Furlan

 

 

le 01/07/2025 à 11:01

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

administrateur, élections, actualité

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation