1001023/10/1978POITIERS
Nous avons toujours placé l’Homme au centre de nos préoccupations
En marge du congrès de l’Union Départementale de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, qui se tenait à Poitiers samedi dernier, M. Charles Le Bris, qui présidait le rassemblement au nom de la Confédération, a tenu une conférence de presse pour indiquer les grandes lignes de son intervention et les positions de son organisation syndicale.
Pour M. Le Bris, l’originalité essentielle de la CFTC est de se référer à une doctrine (la morale sociale-chrétienne) sans jamais se situer au niveau politique. Néanmoins, sa position s’écarte résolument du système de la lutte des classes pour s’attacher à la recherche d’une médiation omniprésente et d’une formule de dialogue comme par exemple la politique contractuelle.
De la même manière, la Confédération rejette le capitalisme qui exploite l’homme, tout autant que le marxisme qui se révèle être une forme déguisée du capitalisme. En effet « nous avons toujours placé l’homme au centre de nos préoccupations et mis en garde les économistes d’avoir misé sur un progrès ultra rapide dans lequel l’homme ne trouve pas forcément son équilibre ». Cette préoccupation essentielle qui rejette tout sectarisme politique semble attirer au syndicalisme chrétien de nombreux ouvriers et salariés déçus par la forme partisane des luttes menées par les autres syndicats ; « Nous sommes un parti d'avenir, déclarait M. Le Bris si nous sommes actuellement minoritaires, nous n’en avons pas moins une vocation majoritaire, et nos partenaires sociaux qui nous critiquent de plus en plus le savent bien... ».
Mais si, pour la CFTC, l’humain est primordial, l’économique n’est pas négligé pour autant : « Les schémas utilisés pour la relance sont vieillots et peu adaptés... Si on parle d’emploi, ça ne semble destiné qu’au secteur privé car aucun effort n’est fait dans le public. De deux choses l’une, soit les responsables de l’économie n’ont plus de sous dans les caisses, soit ils veulent appliquer une politique libérale en pensant que le secteur nationalisé n’est plus compétitif C'est une erreur. Il faut éviter que le secteur public ne passe aux mains du privé et des grands trusts. Ce sont ces derniers qui ne sont plus compétitifs dans l’économie, de la même manière que ce sont les PME qui apportent des devises au pays.
On dirait que le système actuel consiste à gonfler les secteurs improductifs comme les ministères et dégonfler ceux qui le sont. Voyez les problèmes des PTT, ça explique bien des choses et c’est une parfaite illustration... ».
le 22/06/2023 à 18:37
Source : Centre Presse
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