1002306/11/1978CHATELLERAULT
Après la réunion du Comité d’entreprises des Ets Mescle, vendredi, qui rendait officielle l’annonce du licenciement collectif des 417 salariés de l’entreprise, il reste aujourd’hui 4 mois pour trouver une solution de reprise de l’entreprise Mescle.
Après s’être rendus en délégation au Conseil municipal (…), les travailleurs de chez Mescle, au nombre de 30 environ, ont été reçus samedi par M. Monory, présent à Châtellerault pour les assises départementales de l’UDF. Ils exposèrent au ministre de l’Économie la situation de leur entreprise : « S’il est vrai, disaient-ils, que notre entreprise a des difficultés financières dues à une mauvaise gestion, elle est encore viable. Et c’est pour cela que nous vous demandons, M. le Ministre, d’intervenir pour que Mescle vive ».
Un des employés de l’usine de poursuivre : « Nous fabriquions un contreplaqué de très haute qualité et même considéré comme le meilleur de France ; ce produit est de plus en plus recherché actuellement, il est donc impossible et même aberrant de vouloir supprimer un secteur où, si l’usine avait continué à tourner, il aurait fallu embaucher ».
Puis les travailleurs rappelèrent ensuite les perspectives de restructurations présentées : 85 embauches pour le secteur des portes, par l’entreprise Coucheroux, l’éventuel plan de redressement proposé par la direction châtelleraudaise pour la branche « contreplaqué » et l’abandon du secteur « aggloméré ».
200 embauches ?
Le ministre prit note de toutes ces informations sur l’entreprise Mescle et de l’analyse de la situation par les employés de l’usine et apporta à son tour quelques précisions : « Des négociations, affirma-t-il, sont actuellement en cours avec la direction suédoise, afin que l’entreprise reparte sur des bases saines ».
Rappelant qu’il est impossible à l’État comme aux municipalités d’intervenir dans la gestion des entreprises qu’elles soient bonnes ou mauvaises, il précisa que l’État était prêt cependant à apporter une aide financière pour sauver des entreprises quand elles sont viables ; mais il ajouta que, comme pour l’affaire Gallus, l’acquéreur éventuel devait également de son côté faire un apport financier.
Par ailleurs, M. Monory précisa qu’au cours des rencontres qu’il avait eues avec la direction suédoise (la dernière datait de samedi), celle-ci s’était engagée pour la reprise du secteur « contreplaqué » et l’embauche de 115 personnes dans cette branche. Ce qui porte donc le nombre de réembauches à 200 (avec les 85 du secteur « portes »), aujourd’hui si l’on trouve un acquéreur « sûr ». Sûr en effet, car M. Monory refuse catégoriquement toute proposition rétablissant l’emploi pour une durée provisoire.
« Nous devons, disait-il, trouver, coûte que coûte, une solution définitive dans les deux mois qui viennent « Et si nous sommes arrêtés pour l’instant sur le chiffre de 200, ce n’est là, pour moi, qu’une première étape dans la reprise de cette activité ». M. Monory affirmait également son désaccord quant à la reprise de l’entreprise avec moins de la moitié du personnel.
Peut-être 2.000 emplois nouveaux dans les deux ans sur Châtellerault.
En plus des 100 à 150 emplois que SEV Marchal, où l’embauche s’effectuerait par tranches de personnes chaque semaine, M. Monory précisait à l’issue de la réunion que Renault, dont l’usine à Ingrandes doit fonctionner en juin 1980, ces embauches à partir du mois de juillet, pour atteindre 450 emplois à la fin de l’année.
D’autre part, M. Monory précisait que des négociations étaient en cours pour l’implantation de trois nouvelles, 700 et 350 emplois. Pour le ministre de l’Économie cette recherche de nouvelles entreprises pouvant s’installer sur le Châtelleraudais, est devenue nécessaire étant donné les problèmes que connaît actuellement notre cité, avec les liquidations ou les dépôts de bilan de diverses entreprises.
« Si ces implantations se réalisent, précisait M. Monory, Châtellerault ne devrait plus connaître de problèmes d’emploi d’ici deux ans et la ville devrait retrouver une nouvelle prospérité ».
A l’issue de cette réunion avec le ministre de l’Économie, le syndicat CGT réaffirmait sa position, précisant que sans négliger les propositions de M. Monory, il continuerait à se battre pour que les 417 salariés de chez Mescle retrouvent leur outil de travail.
le 23/06/2023 à 07:35
Source : Centre Presse
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