1002909/11/1978POITIERS
Un congrès tous les deux ans, quand on s’appelle la CGT, c’est assurément un évènement. Aussi les travaux de cette assemblée, qui s’est achevée hier soir, à Migné, ont-ils abordé l’ensemble des problèmes actuels qui se posent à la classe ouvrière.
Et le grand mérite de ce congrès, aura été d’être le congrès de la vérité. Une vérité que l’on n’a pas peur de présenter, aussi bien en matière de critiques que d’autocritique.
Les critiques ont été adressées, pour ces travaux de conclusion, à toutes les formes d’organismes qui imposent des contraintes aux travailleurs, Ces contraintes viennent, on s’en doute, du patronat et de « l’État patron », mais on craint qu’elles viennent d’une Europe de demain, sous le joug des multinationales.
Mais à l’intérieur même de la confédération, on se pose aussi des questions, et le thème du congrès est une interrogation : « quelle CGT pour les travailleurs… ? » Ernest Deiss, secrétaire au bureau confédéral, n’a pas hésité hier matin, à répondre non à la question de savoir si justement l’organisation suffit dans sa forme, pour la défense de ces mêmes travailleurs. Dans ce même temps, un délégué se levait pour dire, que selon lui, le programme d’action pour 1979 était surtout un programme de revendications, ne contenant pas d’actions à mener concrètement. Tout cela, s’inscrivant dans les interventions développées dans le contexte du congrès, où chacun pouvait s’exprimer, pendant que d’autres pouvaient tout entendre.
Ce fut un congrès, où des choses graves furent dites : le « trou » de la Sécurité Sociale sera cette année de 500 milliards ; dans la Vienne la dette patronale est de 4 milliards de centimes.
Les 75 interventions de délégués apportèrent des informations à analyser lors de prochaines réunions.
Pour le proche avenir, Ernest Deiss le dit, c’est la journée du 15 novembre qui s’inscrit dans les prochaines perspectives. Elle ira de la simple délégation à l’arrêt de travail. On souhaite qu’elle soit un succès. Pour le reste, et à partir de l’idée de l’adaptation aux exigences de l’heure, on va amorcer une campagne d’action pour atteindre les 3 millions d'adhérents (2 millions en ce moment) mais aussi renforcer l’idée, de la CGT, première centrale syndicale. M. Deiss affirma que ceux, qui ont misé, sur la désunion en seront « pour leurs frais ». Mais on sait que « ce n’est pas avec de bonnes paroles, mêmes si elles sont justes » que l’on fait avancer les choses. Tout ce qui a été dit, sera consigné et étudié, notamment les avis exprimés sur l’Europe et qui semblent demander de la part des militants de base, un complément d'information. « La CGT est consciente du rôle qu’elle doit jouer, elle connaît ses troupes, ses devoirs, ses possibilités, elle sait qu’il faut s’adapter aux exigences nouvelles et surtout bien différencier le syndicalisme et la politique. Mais c’est là, une tâche difficile quand tant de dirigeants ont « une double casquette ».
« L'espoir réside dans les chiffres, La moyenne des délégués est de 35 ans, il y en a de très jeunes, 21 ans, le nombre des syndicats d’entreprises augmente et des luttes récentes ont porté leurs fruits. C’est donc un certificat de bonne santé que l’on délivre à la CGT ».
Le nouveau bureau
Ainsi que nous l’avons dit en rendant compte des travaux de la première journée, le congrès a rendu un hommage particulier à M. André Laumont, qui depuis 28 ans, assurait de délicates fonctions au sein de l’UD. Son successeur, Francis Martin, a présenté le rapport d’ouverture. Jean-Claude Monaury, de Châtellerault, est deuxième secrétaire pendant que Michel Rogeon se voit confier l’information et la propagande.
le 23/06/2023 à 07:48
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org