1008420/12/1978POITIERS
Le trafic SNCF a été le plus touché
Hier matin, la France a « disjoncté » c’est le mot juste pour expliquer ce qui s’est passé, et nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire d’en rappeler les causes dans cette chronique, tous les détails en sont consignés dans nos pages d’informations générales.
Pour la Vienne et Poitiers, la situation a été à peu près la même que partout en France, en ce sens que tout s’est arrêté brutalement à 8 h.27.
Et comme nos activités sont liées à l’électricité la gêne a été considérable : chauffage, usines et ateliers, écoles, restaurants, ascenseurs ...
Un tour d’horizon des perturbations nous a entraîné dans les hôpitaux, à la SNCF, mais aussi dans les débits de tabac, où l’on joue au loto, puisque on ne pouvait pas faire les jeux, l’appareil étant stoppé.
Les trains arrêtés
La SNCF a été la plus touchée, car la panne a eu pour effet d’arrêter les trains. Les convois se sont retrouvés en rase campagne, et les voyageurs se demandaient ce qui leur arrivait. La solution a donc été de trouver des locotracteurs diesel pour acheminer les trains et on en conviendra, ce n’est pas une mince affaire surtout quand on ignore la durée de la panne. Il y a donc eu des retards importants, des trains annulés, le rapide de Paris stoppé vers St-Saviol et un autre au nord de Châtellerault. Par contre une chance, les trains amenant à Poitiers les ouvriers venant y travailler étaient arrivés depuis quelques minutes.
A l’Hôtel-Dieu ont est équipé pour de tels incidents. Les groupes électrogènes ont donc pris le relais de l’électricité. Mais, avec toutefois une réserve car si les « groupes » sont de taille à prendre la relève quand de telles pannes se prolongent cela risque tout de même de poser de petits problèmes. M. Alix, directeur général nous a dit hier soir qu’en fait le bon fonctionnement du CHU n’a pas été perturbé en dehors de quelques points de détail.
Les cliniques privées sont aussi bien équipées, mais le chauffage a donné des soucis dans certains établissements.
Et c’est finalement de ce côté que les difficultés sont venues. Qu’il s’agisse de chauffage individuel ou collectif, les équipements demeurent vulnérables et comme à Poitiers certains secteurs n’ont été remis sous tension que vers 14 h. il est bien évident qu’on a grelotté sous certains toits.
Les appels aux pompiers
Les plus sollicités ont été les pompiers. A Poitiers comme dans toutes les villes. Ascenseurs bloqués, et tous autres systèmes électriques arrêtés, les interventions ont été nombreuses et nos pompiers n’étaient pas hier des soldats du feu mais des gens à qui on demandait les services les plus surprenants, les plus inattendus.
Bien entendu les commerces ont été paralysés de même que les usines, les restaurants, et cantines fonctionnant à l’électricité.
En somme une matinée pénible à passer qui est venue nous rappeler toute la place que l’électricité tient dans notre vie.
Des prises de position
Dans le courant de la journée d’hier des communiqués ont été rédigés par les syndicats. CGT, CFDT, FEN, GNC, nous ont fait parvenir des textes pour « dénoncer l’imprévoyance du pouvoir ». La CGT écrit notamment : « … aujourd’hui la preuve est faite qu’EDF n’a plus les moyens de production nécessaires pour faire face à la demande de consommation. Dès 1972, la CGT avait pris position contre les dangers de la politique du tout nucléaire et pour la diversification des sources d’énergie. En janvier 1976, notre fédération avait fait une mise en garde publique sur le manque de moyens de production et de transports et les risques de délestages à partir de l’hiver 1978... ».
Et de demander des moyens financiers pour éviter le retour de pareilles pannes pendant que, dans un autre communiqué, on parle de risques de coupures jusqu’en 1982.
le 27/06/2023 à 20:08
Source : Centre Presse
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