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1010319/01/1979MONTMORILLON

A LA CFDT — LA CONDITION DES OUVRIERS AGRICOLES

Mercredi soir la section locale du Syndicat des ouvriers de production agricole CFDT s’est réunie à Montmorillon pour faire avec le conseil départemental le bilan de l’action menée depuis plus de deux ans dans les divers conflits de la Vienne et en particulier du Montmorillonnais.

Ces conflits ont diverses origines et portent sur :

Le droit pour les ouvriers agricoles d’être considérés comme des ouvriers à part entière : toucher un salaire qui corresponde à leur compétence, aux responsabilités dans le travail et qui permette de faire vivre décemment une famille.
- Avoir des horaires de travail en application de la loi des 40 heures, avec paiement des heures supplémentaires.
- Etre logés comme il convient quand nous habitons sur I’exploitation, en tenant compte du service supplémentaire que nous assurons par notre seule présence sur les lieux la nuit comme le jour.
- Etre protégés par les mesures d’hygiène et de sécurité qui s’imposent dans l’utilisation des techniques de l’agriculture contemporaine.
- Avoir une couverture sociale qui nous donne des garanties suffisantes (garantie de salaire en cas de maladie, accident de travail, retraite).
- Le droit pour les ouvriers agricoles de se syndiquer et de faire respecter la Convention collective et le Code du travail. Ceci implique le droit de se réunir librement, de choisir leurs représentants avec l’assurance que ces représentants pourront exercer leur mandat en toute sécurité
- Le droit à l’emploi : le droit au travail est un droit pour tous et il ne doit pas être soumis à la fantaisie d’un employeur, ni au soi-disant impératif de la rentabilité ; d’ailleurs quel est le plus rentable : investir lourdement dans un machinisme individuel ou bien conserver des emplois salariés en se groupant pour acheter des machines en commun. Les salariés agricoles auraient beaucoup à dire sur la non-rentabilité de certaines machines qu’ils ont vues arriver sur l’exploitation, coûtant très cher et servant très peu...

Cette action a été possible parce que depuis plus de 10 ans, les ouvriers agricoles sont sortis peu à peu de l’isolement dû à leur logement dans des fermes dispersées et à la relation quotidienne avec leur patron en face duquel ils étaient seuls. Se mettre ensemble, s’organiser pour se défendre, permet de prendre conscience de bien des choses qu’on subissait auparavant.
- Cette action a été possible parce qu’il y a eu la solidarité syndicale ».

La section locale évoquait au cours de cette réunion les instances judiciaires en cours et notamment le jugement que doit rendre en appel le tribunal de Limoges le 9 février pour entrave à l’activité syndicale.

« Faire un bilan pour les salariés de l’agriculture, ce n’est pas boucler sa valise pour partir ailleurs. C’est au contraire faire l’inventaire de ce qui est obtenu et de ce qui reste à faire.

Les ouvriers agricoles savent qu’il leur reste beaucoup à faire pour que leur travail soit apprécié à sa juste valeur et pour que leur dignité de travailleurs soit respectée. Ils souhaitent également que l’action qu’ils mènent et les résultats qu’ils ont obtenus donnent envie aux ouvriers des usines de la région de s’organiser eux aussi à la CFDT ».

 

 

le 28/06/2023 à 07:53

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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