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1010523/01/1979POITIERS

ENFANCE INADAPTÉE : SAUVEGARDER L'ASSOCIATION DE SAUVEGARDE

Dans le conflit ouvert depuis plusieurs semaines à l’ADSEA (Association départementale pour la sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence), l’action du personnel a connu hier un temps fort avant l’assemblée générale extraordinaire convoquée pour jeudi prochain (voir la NR du 22).

Un meeting à la Maison du Peuple, suivi d’un défilé en ville et d’une démarche à la préfecture, a rassemblé une centaine de salariés des différents établissements de l’enfance inadaptée.

Les foyers et services gérés par l’ADSEA regroupent 131 salariés et concernent environ 400 usagers. Les foyers l’Escale et l’Echeneau en particulier connaissent des problèmes de fréquentation qui se traduisent par des difficultés financières au niveau de l’ADSEA.

Les personnels CFDT, majoritaires sur l’ensemble des établissements, et CGT estiment que leur employeur (l’ADSEA), « au lieu d’exiger des Pouvoirs publics des moyens matériels pour fonctionner, au lieu de rechercher avec eux une autre orientation quand elle est nécessaire, profite de l’occasion pour refuser toute négociation... ». Comme nous avons eu l’occasion de le rapporter au cours des mois derniers, ils dénoncent la remise en cause des avantages acquis et de leur Convention collective elle-même et le blocage de toute négociation.

On se souvient que le bureau de l’Association a démissionné en décembre. L’assemblée générale de jeudi a pour but d’en constituer un nouveau, mais chacun sait que c’est en fait le maintien ou la dissolution de l’association qui vont être débattus.

Paix sociale ?

Par leur manifestation d’hier, les salariés ont voulu porter l’enjeu devant l’opinion publique. Le syndicat CFDT santé-sociaux vise « d’abord la défense des intérêts des salariés et de leurs revendications ». Dans l’éventualité d’une dissolution de l’ADSEA et de la constitution d’une ou plusieurs autres associations, il redoute des licenciements « et les avantages acquis par l’action syndicale devraient être à nouveau négociés ». Le syndicat vise en outre « la défense du service rendu aux usagers » en dénonçant « le manque le plus criant de moyens dans les établissements ».

Pour la CFDT, l’enjeu dépasse le cadre de l’ADSEA et si celle-ci est bien « responsable du refus de négocier et du chantage plus ou moins avoué à la disparition des administrateurs », les Pouvoirs publics « qui assistent à ces manœuvres sans intervenir » portent la responsabilité des restrictions financières et des restructurations.

La section CGT Enfance inadaptée constate également que « créées pour répondre à des besoins sociaux en face des carences de l’État, les associations privées ne peuvent plus aujourd’hui les solutionner de manière satisfaisante ». Si l’on reconnaît les difficultés éprouvées par l’association, la CGT n’en dénonce pas moins l’attitude de l’ADSEA « qui prétend faire assumer la responsabilité de la situation aux organisations syndicales ».

Celles-ci, qui se demandent si on ne veut pas « faire un exemple » à l’occasion de ce conflit, s’accordent à considérer qu’il n’y a pas d’autre choix que de maintenir l’ADSEA et « d’exiger la mise en place d’un nouveau Conseil d’administration ».

M. Guilloteau, qui présidait le bureau démissionnaire, estime que « rien de sérieux ne peut être dit d’ici jeudi ». Son opinion n’est pas faite et tout est possible. Il lui semble que l’affaire « passionnée et déformée doit être décantée. Il faut distinguer le problème financier, pour lequel les Pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités, du climat social ». Pour apaiser celui-ci, il lancera sans doute au personnel un nouvel « appel à la raison ». Mais derrière la « paix sociale » les syndicats voient se profiler « licenciements, blocage des salaires, etc... ».

Photo de l’assemblée

 

 

le 28/06/2023 à 07:59

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

enfance, grève, meeting, manifestation

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