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1013420/02/1979CHATELLERAULT

VINGT-SIX EMPLOIS DE LA LAITERIE DE BRIGUEIL MENACÉS DE LICENCIEMENT

« Cette usine qui fabrique exclusivement des fromages à pâte molle, type camembert, ne répond plus aux nécessités économiques actuelles, du fait de sa faible capacité de production et de la vétusté d’une partie du matériel. Le conseil d’administration de l’ULHP a donc décidé sa fermeture. En conséquence, le personnel de fabrication sera licencié ».

La procédure engagée au niveau de l’Union laitière pour une refonte de ses structures, a disposé en ces quelques lignes du sort de la laiterie de Basse-Marche (Berry), implantée voici bientôt dix-sept ans à Brigueil-le-Chantre ; le Comité d’entreprise en a été averti le 30 janvier et les 327 sociétaires qui, en 1978, ont livré plus de cinq millions de litres de lait, ont trouvé ce matin dans leur courrier la circulaire les avisant que la fermeture de l’usine interviendrait fin juin.

Une telle situation n’est pas sans entretenir - on s’en doute - de vives réactions chez les vingt-six employés dont vingt-trois sont concernés par la mesure de licenciement collectif mais qui sont également bien décidés à tout mettre en œuvre pour sauvegarder leur gagne-pain.

Une politique antisociale

Ils ne manquent pas d’arguments et ils les ont fait valoir hier après-midi au cours d’une réunion à laquelle avaient pris part dix-sept d’entre-eux en présence de responsables CGT du département : M. André Laumont, secrétaire général ; M. Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale ; M. Béguin, secrétaire pour les coopératives laitières ; MM. Simon Boisard et Claude Raduriot, délégués CGT du personnel de Brigueil, pour mieux faire comprendre une mesure qui ne peut être isolée de son contexte général, M. Francis Martin a mis en cause « la politique anti-sociale pratiquée par le gouvernement dont les travailleurs ne doivent pas faire les frais. La production laitière a diminué en France de 24 % en dix ans – a-t-il rappelé – et cela en fonction d’un plan concerté au niveau européen ».

Or, en ce qui concerne Brigueil-le-Chantre, la laiterie est non seulement viable, mais elle correspond à une nécessité économique vitale pour un vaste secteur.

Les responsables locaux ont également confirmé que la fabrication pouvait parfaitement continuer et que tout devait être fait immédiatement pour la maintenir à son niveau moyen de 10.800 fromages par jour.

Des problèmes de collecte ?

Rappelant que de coûteux investissements ont été faits jusqu’à l’an dernier pour conserver intact l’outil de production, ils se sont inscrits en faux contre l’argument de la vétusté d’une partie du matériel : « Les machines sont récentes et bien entretenues ; seuls, des plateaux de manipulation demanderaient à être renouvelés ».

De toute façon, assurent-ils, les indemnités de licenciement coûteront beaucoup plus cher que le simple maintien d’une activité qui fait vivre vingt-six familles et dont la disparition sera ressentie par les producteurs eux-mêmes.

Et M. Laumont a tenu à souligner le danger d’une information sécurisante selon laquelle les sociétaires seront de toute façon collectés comme par le passé, mais sans l’intermédiaire de la laiterie de Brigueil.

« En réalité, seuls les gros producteurs figureront sur les nouveaux circuits. Les autres, et ce sont les plus nombreux, se rendront bientôt compte que l’opération s’est également faite sur leur dos. La laiterie possède un atout majeur en la personne de son directeur, M. Masse, qui est aussi maire de la commune ; les organisations syndicales lui apporteront leur appui pour l’aider dans ce combat pour le maintien de l’emploi ».

 

 

le 03/07/2023 à 13:18

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

laiterie, fermeture, licenciement

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