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Le 19 février, la « NR » publiait une interview de M. Monory ; l’Union locale CGT a des vues différentes sur un certain nombre de points si l’on en juge au ton très vif qu’elle emploie pour répondre au ministre de l’Économie dans une lettre ouverte.

Estimant à quatre mille le nombre des chômeurs de Châtellerault « dont les 113 de chez Gallus, les 80 de Merceron, les 110 de chez Mescles, les 100 de là SCM, ceux de chez Boilève et de la PCMS », elle lance au ministre cet avertissement : « Les 4000 chômeurs jugeront du mépris que vous leur témoignez ! ». Rappelant au sujet des créations d’emploi, les luttes menées par les « travailleurs de Châtellerault », elle fait une sévère critique du ministre sur ce chapitre, contestant les chiffres avancés au sujet de Renault (650 emplois et non 1.200). En regard de « la garantie d’emploi des fonctionnaires » elle oppose « les orientations gouvernementales qui visent à réduire les effectifs dans le secteur public et nationalisé ».

S’en référant à la récente étude de l’INSEE, l’UL CGT en conclut à la fragilité des arguments de M. Monory.

Avant de rappeler les revendications qui furent celles de l’Union de la gauche (les 35 heures, la cinquième semaine) etc, elle lance l’appel que voici : « devant la montée grandissante du chômage, contre la casse de la sidérurgie, le démantèlement de notre potentiel industriel, l’Union locale CGT appelle l’ensemble des travailleurs, chômeurs et retraités ainsi que la population châtelleraudaise à se mobiliser pour la lutte ».

« Il faut que tous ensemble, nous arrêtions ce massacre et que nous agissions pour une véritable politique d’indépendance nationale, par le maintien de notre potentiel industriel par la création de nouvelles entreprises, par la création de véritables emplois ».

Et cette lettre qui parle de mensonge et de calomnie dans son introduction se termine sur une note très différente. Elle engage son destinataire à adhérer à la CGT « pour une lutte efficace, syndiquez-vous à la CGT ».

M. Monory entendra-t-il cet appel ? ».