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Comme on le lira en rubrique Centre-Ouest, les dernières dispositions financières permettant la mise sur pied d’une société d'exploitation des Ets Lelot, ont été arrêtées hier à Paris. Ce plan, qui sera soumis au tribunal de Commerce de Poitiers lundi prochain au plus tard, prévoit le maintien d’une partie du personnel (234 personnes actuellement, dont une centaine à Poitiers et 18 à Châtellerault).

M. Monory : Un dénouement positif

Nous avons recueilli à ce sujet une déclaration de M. Monory, ministre de l’Économie :

« A la suite des réunions qui se sont tenues aujourd’hui au ministère de l’Économie, la nouvelle société de gérance des Ets Lelot, est en mesure de voir le jour. Le montage financier de l’opération a pu aboutir en raison tout d'abord de la cohésion et de l’engagement de la profession. Les fournisseurs de l’ancienne société et les professionnels de la branche ont réuni les deux tiers des capitaux nécessaires au redémarrage, faisant ainsi de cette opération de reprise, une restructuration exemplaire.

D’autre part, les efforts de la société de développement régional SODECCO se sont ajoutés à ceux de l’AIDEV, des services publics départementaux et de l’État, lequel facilitera la réalisation de l’opération par un prêt du FDES. J’ai reçu dans cette affaire, l’actif concours de mon collègue du Commerce et de l’Artisanat, M. Jacques Barrot, et nous avons pu en assurant tous en ensemble, la survie de ce réseau de distribution, maintenir la concurrence dans un secteur où il était vital, de conserver un important grossiste français.

La nouvelle société pourra repartir dès à présent avec un effectif d’au moins 120 personnes, compatible dans un premier temps, avec ses besoins et ses prévisions de charges et de gestion. Ce chiffre devrait rapidement s’élever à 150.

La reprise de cette société, au moment où elle était au bord de la liquidation de biens, et donc de la disparition de tous les emplois, est particulièrement positive, surtout eu égard aux conditions de solidarité dans lesquelles elle s’est produite ».

La CGT : « Pour la reprise complète du personnel actuel »

Hier matin, au moment même où se tenait à Paris, cette réunion décisive, la quasi-totalité du personnel du siège de Lelot à Poitiers se rassemblait devant la préfecture. Pour demander audience, bien sûr (une délégation a été reçue par le directeur de cabinet), mais également, déclare un communiqué émanant de la direction, « pour témoigner de leur résolution de voir relancer l’activité de l’entreprise dans les meilleurs délais ».

Dans l’après-midi, après avoir pris connaissance de la solution proposée, le syndicat CGT des Ets Lelot faisait savoir de son côté : « C’est une première victoire mais si cette reprise est assurée, elle est selon les exigences de la nouvelle direction et des organismes qui la parrainent, assortie de plusieurs dizaines de licenciements (plus d’un quart de l’effectif actuel).

« La CGT et les travailleurs considèrent que ces licenciements sont inadmissibles et que pour repartir avec le maximum de chances, pour être efficace et performante, l’entreprise ne peut se passer d’un seul de ses salariés.

« Chez Lelot, tous les salariés ont besoin d’un emploi et d’un salaire, ils ont besoin de vivre. Tous nos efforts iront dans le sens de la reprise complète de l’effectif actuel.

« Nous appelons l’ensemble des salariés à rester mobiliser, prêts à agir. Nous entreprenons de nouvelles démarches et pour leur aboutissement nous avons besoin de tout le monde dans l’action ».