1018028/03/1979POITIERS
Pour les militants syndicaux et les travailleurs inquiets face à leur avenir, le jeudi 5 avril pourrait bien être une date historique. En effet, on n’avait pas vu depuis longtemps six organisations syndicales appeler à une grève interprofessionnelle de 24 heures sur le thème « La Vienne veut vivre », avec en filigrane la défense des emplois existants et l’exigence de la création de nouveaux emplois. Date historique (peut-être) pour Poitiers, parce que pour une fois les syndicats ne laissent pas à leurs instances nationales le soin d’organiser une manifestation de masse. Il s’agit de démontrer que la Lorraine n’est pas la seule région à souffrir du marasme économique et que pour être moins spectaculaires, les licenciements qui s’opèrent ici et là finissent par compromettre gravement l’équilibre d’une région. Le 5 avril, on devrait retrouver au coude à coude dans les rues les militants de la CGT, de la CFDT (union locale), de FO, de la FEN, de l’UNEF et du MODEF, un assemblage qui pourra peut-être paraître hétéroclite, mais qui procède comme l’a dit un militant de la volonté de faire de cette journée une démonstration purement syndicale.
Pour la CGT, il s’agit de prouver que les luttes peuvent arriver à un point de convergence, montrer qu’il y a urgence à résoudre certains problèmes, au niveau d’un département. Les 12.000 chômeurs justifient ce type d’action spectaculaire qui mobilisera des syndicats ayant tous quelque chose à réclamer ou à déplorer. Toujours pour la CGT, il est possible de créer des emplois. Il suffit de constater quelles difficultés ont les postiers ou les hospitaliers à effectuer leur travail. Pour le MODEF, il s’agit de défendre les exploitants familiaux et de dire non aux montants compensatoires. De lutter contre la loi d’orientation « holocauste » des exploitants. De faire obstacle à la disparition des exploitations agricoles.
FO de son côté se demande quel sort sera fait dans l’avenir aux deux millions de chômeurs et, si on devra les considérer comme des invalides sociaux.
La FEN s’inquiète de l’effritement de la garantie de l’emploi pour les enseignants et de la progression, là comme ailleurs, du chômage. L’emploi est également une source d'inquiétude pour les étudiants qui ne veulent pas « vivre une jeunesse au rabais ».
Le jeudi 5 avril, les syndicats innoveront en se rassemblant à 10 h 30 au siège de l’Agence nationale pour l’emploi, Porte de Paris, avant de défiler et de tenir l’après-midi un débat sur l’emploi, place Leclerc.
le 04/07/2023 à 08:36
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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