1028127/06/1979POITIERS
A la SAFT Leclanché, un mouvement de grève amorcé la semaine dernière s’est amplifié hier. Plusieurs centaines de travailleurs observant des consignes de débrayages et se massant à l’entrée de l’usine pour empêcher les camions d’entrer ou de sortir. C’était vers 11 heures, juste après que les négociations entre la direction et les représentants des syndicats (CGT, CFDT, CGC, CFTC) aient partiellement échoué.
Pour les grévistes, la SAFT peut payer : elle peut, appliquer une politique salariale autre que celle en vigueur actuellement « Le bilan social, disent les tracts, montre que 60 pour cent des salariés gagnent moins, de 2.500 F et 80 pour cent moins de 4.000 francs. A l’inverse, on peut noter que le salaire moyen des dix directeurs les mieux payés, est supérieur à 21.000 francs par mois. On remarque également une discrimination systématique entre les hommes et les femmes, tant au niveau des salaires que des classifications ».
Les employés de la SAFT entendaient ne pas se contenter de ce qu’ils appelaient une aumône d’environ 2,5 pour cent d’augmentation à compter du 1er juillet. Ils demandaient une augmentation de 2 francs de l’heure pour tous et c’est sur cette revendication que les négociations ont buté hier.
Dans l’après-midi, entre 16 h 30 et 17 h 30, les grévistes ont barré la circulation sur la route de Bordeaux, en signe de protestation. Enfin, vers 18 heures, une délégation était reçue à la préfecture, mais des piquets de grève devaient être maintenus à l’usine, durant la nuit.
La direction retenue à l'usine
La direction de la SAFT-Leclanché Poitiers, retenue en fin de journée à l’usine par les grévistes, nous avait auparavant fait parvenir un communiqué dans lequel elle apporte les précisions suivantes sur l’évolution des rémunérations dans l'entreprise :
« Une augmentation de 2,5 p. 100 sera appliquée au 1er juillet 1979 ; elle vient s’ajouter à l’augmentation de 2 p. 100 réalisée au 1er avril 1979.
« Dans le cadre de la poursuite d’une politique de revalorisation, des rémunérations des premiers échelons, cette mesure s’assortit d’une augmentation complémentaire portant à 2.400 F le salaire mensuel minimum pour un horaire de 40 heures de travail (non compris les primes diverses, notamment la prime de fin d'année) ».
« De janvier 1977 à avril 1979, alors que la dérive du cout de la vie était de 23,8 p. 100, la moyenne des augmentations ouvriers était de 33 p. 100 et la moyenne des collaborateurs progressait de 29,3 p. 100 ».
le 24/07/2023 à 14:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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