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1028228/06/1979POITIERS

LA GRÈVE À LA SAFT — LECLANCHÉ — LES NÉGOCIATIONS OUVERTES HIER DANS UN CLIMAT LOURD

L’usine SAFT - Leclanché de Poitiers (environ un millier de salariés) est restée presque complètement paralysée toute la journée d’hier, par le mouvement de grève déclenché la semaine dernière pour obtenir une augmentation des salaires. Avec leurs syndicats CGT, CFDT, CFTC et CGC, les salariés réclament une augmentation de 2 francs de l’heure, au titre du rattrapage et un calendrier des revendications à venir. La grève serait suivie par 85 à 90 pour cent du personnel de production.

Dans un communiqué que nous avons publié hier, la direction indiquait les augmentations appliquées depuis janvier 1977, ajoutant que sa proposition initiale porterait le salaire minimum à la SAFT à 2.400 francs au 1er juillet prochain (pour 40 heures et sans les primes).

Après des débrayages jeudi et vendredi, le personnel avait décidé d’attendre les résultats de la rencontre qui devait avoir lieu mardi matin. Celle-ci, qui n’était d’ailleurs pas une véritable négociation, n’a rien donné.

Un piquet de grève s’est installé aux grilles pour la nuit de mardi à mercredi, empêchant toute entrée ou sortie de camions (mais pas l’accès des salariés souhaitant travailler). Et le mouvement s’est amplifié dans la journée d’hier : plus de deux cents des grévistes se sont rendus dans la matinée jusqu’au centre-ville. Aux cris de « Union, action, négociations » et « la SAFT peut payer », les manifestants voulaient faire connaitre leur conflit. Une délégation a été reçue à la préfecture et à la mairie.

Dans l’après-midi, en présence de l’inspecteur du Travail et après entrevues séparées, une nouvelle rencontre avait lieu, cette fois pour négocier les revendications, ce qui constituait déjà aux yeux des grévistes un « recul » non négligeable de la direction. Mais les premières propositions de celle-ci n’ont pas été jugées acceptables par l’assemblée générale des grévistes. Une suspension avait lieu en fin d’après-midi et la négociation devait se poursuivre en soirée.

C’est la première fois depuis 1968 qu’un mouvement de cette ampleur se déroule à l’usine SAFT – Leclanché. L’ampleur du mécontentement et la détermination des salariés semblent d’ailleurs avoir surpris les syndicalistes eux-mêmes. Et l’approche des vacances (seul un petit nombre part à la fin de cette semaine) semble n’y rien changer.

La direction de l’usine, soulignant que « l’industrie française de la pile est réellement menacée » et l’importance du programme d’investissements mis ici en œuvre pour y faire face (6 milliards d'anciens francs en trois ans), rappelle qu’elle a pu cependant maintenir l’emploi et que le pouvoir d'achat a été « nettement soutenu ». Aussi, elle déplore « qu’une entrave à la liberté du travail et un blocage de ses portes interdisant toute circulation de matières premières et de produits finis, mettent en danger une entreprise déjà éprouvée par la conjoncture et très agressée par la concurrence étrangère ».

 

 

le 24/07/2023 à 14:40

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

pile, grève, unité, occupation, négociation

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