1028903/07/1979POITIERS
Le conflit à la SAFT-Leclanché se sera terminé comme il avait commencé, c’est-à-dire par surprise. En effet le travail a repris hier en fin d’après-midi, alors que quelques heures plus tôt les grévistes, après cinq jours d’arrêt, affichaient encore une belle détermination. C’est que seuls s’exprimaient les militants les plus combatifs, qui devaient en outre faire dans leurs propos la part de la stratégie.
En fait, le week-end n’avait pas entamé de façon décisive les forces des grévistes, qui se retrouvaient encore environ deux cents hier matin (appartenant à la production). Mais il semble que la situation se soit trouvée changée à la reprise de l’équipe de 14 heures, où il apparut que les travailleurs lâchaient prise. Dans ces conditions, la majorité considéra que la sagesse imposait une reprise du travail.
Elle a eu lieu, après une nouvelle rencontre avec la direction, au cours de laquelle celle-ci devait, confirmer les acquis du mercredi précédent : au 1er juillet, une augmentation de 0,50 franc de l’heure pour l’ensemble du personnel ouvrier, et de 2,5 p. cent pour les collaborateurs des autres catégories. La direction a ajouté hier qu’elle acceptait « le principe d’une rencontre avec les organisations syndicales dans le cadre de la commission sociale au cours de la seconde quinzaine de septembre pour, après avoir apprécié la situation économique, discuter de la prochaine augmentation des rémunérations ».
Les organisations syndicales reconnaissent sans difficulté que ce conflit ne se solde pas par une victoire des grévistes. Pour la CGT, « c’est un compromis tout juste acceptable, mais il fallait arrêter un mouvement qui s’effritait. La combativité des travailleurs n’est pas en cause, mais on ne pouvait pas aller plus loin dans la période actuelle, compte tenu de la proximité des vacances ».
C’est aussi l’avis de la CFDT : « La mobilisation était insuffisante, non pas à Poitiers, mais dans les autres unités du groupe ». Mais elle souligne toutefois deux points positifs « le fait qu’un calendrier soit discuté, ce qui est nouveau à la SAFT, et que la reprise se soit déroulée dans l’unité », et un enseignement : « c’est cher payé, mais ce conflit laissera des traces importantes dans les relations entre direction et personnel, il est l’occasion d’un renforcement des organisations syndicales pour un meilleur rapport de forces ce qui ne sera pas sans conséquences dès la rentrée... ».
le 24/07/2023 à 15:01
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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