1034620/09/1979LUSSAC-LES-CHATEAUX
Mouvement de solidarité ailleurs
L’annonce de licenciements à la Société d’Ébénisterie de Lussac a causé une vive émotion dans tous les milieux du chef-lieu de canton ; émotion confortée par l’annonce que l’ensemble du groupe Cardot pourrait déposer son bilan prochainement. Ce serait alors quatre cents personnes à Lussac sur près de sept cents employés et ouvriers du groupe qui seraient touchés et des répercussions auraient lieu bien au-delà des limites du canton.
On lira en rubrique Centre-Ouest la préparation de la journée « ville morte » qui doit avoir lieu vendredi à Lussac, un mouvement de solidarité basé sur des débrayages de quelques heures se fera dans le Montmorillonnais et notamment dans les industries du bois.
Pour l’instant, à Lussac, les membres du Comité d’entreprise, les délégués syndicaux poursuivent une campagne d’information dans tous les milieux. Les Comités d’entreprise des quatre usines de la Vienne se concertent.
Dans notre édition du vendredi 4, nous faisions état d’une note d’information adressée par M. Laurent, directeur adjoint de la SEL à chaque membre du personnel. Si, dans notre compte rendu et notamment dans l’interview de M. Laurent, nous avons parlé du maire, conseiller général de Lussac et des commerçants, c’était non par référence à la lettre du directeur, mais à la réunion publique entre les membres du Comité d’entreprise de la SEL, des délégués CGT, de commerçants lussacois, en présence de M. Maupin, maire-conseiller général.
Dans une lettre ouverte à M. Laurent, la section syndicale CGT de la SEL Cardot, répond à l’argumentation du directeur adjoint et notamment à son appel, « à ne pas écouter les « mauvais bergers » de l’extérieur. Réponse : « l’Union départementale de la CGT de Poitiers a diffusé le tract (annonce du dépôt de bilan imminent) parce que M. Maupin, conseiller général du canton, un des secrétaires était présent à la délégation avec les élus auprès du préfet. Il y avait également huit maires des communes avoisinantes et M. Lepercq, député de la Vienne. Aussi, à moins d’hallucinations collectives, il nous semble bien que M. le Préfet nous a annoncé que le dépôt de bilan était inévitable. Il nous semble bien qu’il nous a annoncé qu’il y avait un déficit de un milliard huit cent millions de centimes.
Et enfin, il nous semble bien qu’il a lui-même indiqué que l’échéance (fournisseurs) du 10 octobre prochain ne serait pas couverte ».
Les délégués syndicaux poursuivent : « Vous nous dites que dans le système économique actuel, une société ne peut vivre qu’avec le crédit des fournisseurs, d'accord, mais ce crédit (moral) envers la société semble tombé bien bas car on ne voit pas beaucoup de livraisons (d’agglo particulièrement) au sein de notre entreprise. Croyez-vous que les fournisseurs ont le seul moyen des « ragots » pour connaître la situation financière du groupe Cardot ? Et là encore. il nous semble que le préfet lui-même, nous a dit que le crédit (fournisseurs) des banques avait été supprimé ».
La lettre ouverte poursuit en dénonçant l’action de la direction sur le plan salarial, sur les avantages acquis, sur les conditions d’hygiène et de sécurité et dénonce le fait que parmi les licenciables « se trouve un contremaître délégué titulaire du comité d'entreprise ».
La journée « ville morte » demain vendredi à Lussac et l’importance du rassemblement qui aura lieu à 16 h. montreront que l’ensemble de la population veut que le canton vive.
le 07/08/2023 à 17:24
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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