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1036903/10/1979CHATELLERAULT

LE DÉPUTÉ A LA CGT : IL FAUT FAIRE DES PROPOSITIONS RÉALISTES

La réalité économique est complexe. Grande est la tentation de privilégier ceux des aspects qui vont dans le sens des passions ou des préjugés. Et décidément, si la, CGT (« NR » du 28 septembre) n’entend pas chausser les lunettes de M. Abelin, le député non plus n’a pas envie d’épouser le point de vue de ses interlocuteurs du moment, ainsi qu’en témoigne ci-dessous sa réponse, dont nous avons retenu les passages essentiels, à leur lettre du 28 septembre :

« Vous voulez sans doute me faire regretter de recevoir les syndicats chaque fois qu’ils le demandent, mais vous n’y parviendrez pas car la tâche d’un député c’est aussi un immense travail d’explication et d’information sans cesse recommencé.

« Je ne vois pas pourquoi vous vous indignez quand je dis que c’est faux de parler de 4.400 chômeurs sur Châtellerault, alors qu’il s'agit de 3.429 demandeurs d’emplois sur l’ensemble de la circonscription Châtellerault-Loudun, BIT ou pas BIT... Alors que j’ai vu dix communiqués sur l’absence d’aides de l’État en faveur de Gallus, je n’en ai pas lu de votre part pour préciser que l’aide est prête à être versée, à la condition bien sûr que le gérant achète les locaux, ce qu’il s’apprête à faire, sinon vous nous reprocheriez de dilapider l’argent du contribuable...

« J’ai vu vingt communiqués sur les 417 licenciements chez Mescles et sur l’absence d’investissement. Il faut savoir aujourd’hui que 300 licenciements ont été écartés, mais je suis d’accord avec vous pour dire que cent licenciements c’est toujours cent de trop, sauf si ces cent licenciements permettent aux 300 autres travailleurs de garder leur emploi...

« Quant aux « Fonderies du Poitou », la pose du premier pilier aura lieu début-novembre. J’apprécie votre changement d’éthique : vous ne nous reprochez plus aujourd’hui de les avoir enterrées dans le désert, mais simplement que les salaires y seront inférieurs à ceux pratiqués à Boulogne-Billancourt...

« Pour parler plus sérieusement. Il est vrai que la situation est difficile, il est vrai qu’il existe un certain nombre d’abus du travail intérimaire, il est vrai que la situation des chômeurs de plus de 50 ans est un problème social particulièrement douloureux, que le problème des jeunes à la sortie de l’école demande un effort particulier comme celui du troisième pacte financé par l’ensemble des contribuables. Je suis le premier à demander à ce qu’on applique la loi.

« Encore faut-il faire des propositions réalistes : comment voulez-vous que, les firmes qui ont subi des millions de pertes, comme Mescles et Gallus, et des milliers d’autres entreprises petites et moyennes, ces dernières années, puissent supporter les trente-cinq heures sans diminution de salaires, la retraite à 60 ans et la cinquième semaine de congés payés, ce qui représente une augmentation des coûts considérable par produit fabriqué, alors même que sans ces mesures elles ont subi des pertes qui les ont amenées à débaucher, dans le même temps où la situation internationale devient de plus en plus incertaine ».

 

 

le 07/08/2023 à 19:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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