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0102901/06/1919POITIERS

A PROPOS DES REVENDICATIONS OUVRIÈRES

L'observation des divers incidents, des premières escarmouches entre patronat et salariat poitevins ont donné à tout esprit impartial l'occasion de faire une série de remarques qui ne manquent pas d'intérêt.

Un fait que personne ne niera c'est que les relations entre patrons et ouvriers sont dominées par l'esprit de classe, elles n'ont pas de caractère de confiance mutuelle, elles ne sont pas animées de cette volonté d'entente que nous souhaiterions tant voir prendre aux conflits d'intérêts entre deux éléments essentiels et nécessaires de la production.

Les ouvriers font montre d'une méfiance injustifiée, d'une sorte de haine déplacée et ridicule. Ils présentent leurs revendications sous une forme brutale, impérieuse et comminatoire. Les patrons, eux, affectent trop souvent une hauteur dédaigneuse, se refusent à causer avec les ouvriers ou n'acceptent les entretiens, pourtant si féconds en heureux résultats, qu'à leur corps défendant.

Attitudes tout aussi regrettables l’une que l’autre et qui ne s’expliquent que parce que chaque dans partie on a des vues trop étroites, on manque d’idéal. (...)

Aux instants graves que nous vivons il ne doit pas y avoir de conflit d’intérêt, mais une collaboration étroite et sincère de tous les efforts. Il nous est pénible de voir les Français se dresser les uns contre les autres, arrogants ou en colère.

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Une autre remarque que nous avons été amenés à faire est celle-ci : alors que les syndicats ouvriers ont pris brusquement, dans notre ville, une force et un développement qu'ils n'avaient jamais connu avant la guerre, les groupements patronaux sont inorganisés, mal adaptés aux conditions nouvelles de la vie économique, insuffisamment préparés à l'étude des problèmes sociaux et surtout périmés.

Voyons notamment pour le bâtiment : un unique syndicat, celui des entrepreneurs qui groupe des industriels aux intérêts variés : métallurgistes, peintres, serruriers, menuisiers, couvreurs et plombiers. En face de ce syndicat des entrepreneurs deux syndicats ouvriers, celui du bâtiment et, en partie, celui des métallurgistes.

Au sein du syndicat des entrepreneurs toute une série de sous-groupes entre lesquels la liaison n’existe pas. Et c’est ainsi que les menuisiers avaient décidé d’accepter les revendications des ouvriers alors que les couvreurs et les serruriers ne savaient pas ce qu’ils devaient faire.

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le 07/05/2020 à 15:31

Source : L'Avenir de la Vienne

revendications, salaire, patrons

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