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Lors d’une réunion des comités d’entreprise tenue hier, le syndic accompagné d’un conseiller social, M. de Labrusse, a présenté aux représentants du personnel du groupe Cardot, le plan qui sera soumis au Tribunal de Commerce, sans doute lundi prochain. Il diffère légèrement des solutions rendues publiques la semaine dernière par le cabinet de M. Monory,

Si le Tribunal de Commerce donne son accord, deux sociétés poursuivraient l’activité du groupe : la SABDEC, dont le siège est à St-Jean-d’Angély, exploiterait en gérance libre l’usine de Loudun, avec de 190 à 200 personnes (soit à très peu près l’effectif actuel) ; la Compagnie Française du Meuble (1) exploiterait avec l’assistance du syndic durant trois mois, avant la reprise définitive, les usines de Lussac et Châtellerault, en employant 295 personnes à Lussac et 95 à Châtellerault. Dans l’immédiat, selon le conseiller social et en dehors des pré-retraites, il y aurait 122 licenciements, pour la quasi-totalité sur Lussac. Les lettres de licenciements seront envoyées demain, et les personnes licenciées seront dispensées d’effectuer leur préavis.

La reprise par la Société 3A, de Lussac, d’une partie des activités, n’est plus envisagée dans l’immédiat. Mais celle-ci conserverait le projet de construire une nouvelle usine au printemps prochain, et d’embaucher ultérieurement. Ce plan est subordonné à une nouvelle aide financière publique en faveur de la CFM, qui aurait reçu toutes assurances de ce point de vue. Et aussi, ajoute le conseiller local, qui fait appel à la compréhension de tous, « au retour à un climat social serein... ». De ce point de vue, les espérances risquent d’être déçues, puisque la CGT nous déclarait hier soir ne pouvoir accepter cette solution : « Nous maintenons que l’emploi peut être sauvegardé et même développé. Par conséquent, des actions sont envisagées dès demain matin, après qu’elles auront été arrêtées avec les travailleurs concernés ».

(1) La Compagnie Française du Meuble est le numéro deux en France dans le secteur de la fabrication du meuble, avec trois usines( St-Pierre-des-Corps, Erqueville près de Rouen et Pessac près de Bordeaux) qui emploient 1.500 personnes, Le meuble Hi-Fi n’entrait pas jusque-là dans ses productions. mais un contrat de longue durée a été conclu avec la Société Cabasse, de Jeumont (Nord), partenaire jusque-là du groupe Cardot, contrat qui a permis de prévoir le maintien de cette activité dans la Vienne.