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1037105/10/1979LUSSAC-LES-CHATEAUX

CARDOT : LA COMPAGNIE FRANÇAISE DES MEUBLES PRENDRA-T-ELLE LE RELAIS ?

Du côté des délégués du personnel hier, les réunions se succédaient chez Cardot à Lussac-les-Châteaux. Nous nous faisions l’écho, dans notre précédente édition d’une décision prise par les syndics chargés de gérer l’entreprise en difficultés, assistés pour la circonstance par un conseiller social, M. de Labrusse.

Ces réunions du personnel ont pour but de s’opposer à la vague de licenciements prononcée il y a quelques jours et menaçant 150 emplois environs dans différentes usines du département. La Société Cardot emploie à Lussac-les-Châteaux, 67 personnes d’un côté (MEB) et 325 de l’autre (SEL) pour la fabrication de meubles et d’enceintes acoustiques. Une autre usine installée à Loudun est spécialisée dans la production des coffrages de téléviseurs ; elle emploie 195 salariés. La dernière, à Châtellerault (fabrication d’enceintes) « tourne » avec 79 employés . Consécutivement au dépôt de bilan et « pour limiter les dégâts, selon le conseiller social, des mesures ont été prises hier avec les responsables de l’entreprise et les syndics dont voici le détail :

Sur les 195 employés de Loudun, quinze se retrouvent mis en pré-retraite. A Châtellerault, cinq licenciés et dix mises en pré-retraite sur 79 salariés. Quant à Lussac, sur les 67 travailleurs de MEB, sept licenciements et sept mises en préretraite et sur le nombre des 325 employés du SEL, on arrive à 75 licenciements avec vingt-huit mises en pré-retraite.

Selon la CGT, le nombre des licenciés porte sur 182 en réalité, 35 d’entre-eux ayant la possibilité d’être repris, par la société Cabasse, leur préavis effectué. Quant à M. de Labrusse. il tentait hier, « de sauver quelques cas sociaux pour permettre aux plus défavorisés de conserver leur emploi ».

Au cours de la journée d’hier, la menace pesant lourdement sur les salariés, un minimum d’activité était observé. Et une ombre supplémentaire au tableau des délégués syndicaux et du personnel, « sur vingt délégués, il apparaît que quinze au moins. font partie de la charrette ». C’est pour cette raison que l’affaire va être portée devant l’Inspection du Travail pour une enquête contradictoire, afin de vérifier s’il n’y a pas de règlements de comptes dans l'air...

La CFM met ses « billes » dans l’affaire

Selon M. de Labrusse, l’entreprise Cardot serait reprise, pour ce qui concerne Lussac et Châtellerault, par la CFM (Compagnie Française du Meuble). Le numéro deux en France dans la fabrication du meuble fait partie d’un holding « La Rochefortaise » côté en bourse. Il emploie 1.500 personnes environ et dispose de plusieurs antennes dont l’une s’installerait dans les locaux de Lussac-les-Châteaux, mesure que d’aucuns, trouvent providentielle... La CFM reprendrait ainsi les deux usines avec en conséquence une réorganisation des ateliers. Une réunion de l’ensemble du personnel avait ainsi lieu en fin d’après-midi hier pour faire le point sur la situation. Parmi les participants, un représentant de la fédération nationale du bois et un représentant de l’UD CGT.

Un seul discours à cette manifestation : « Toutes les batailles devront être menées pour que chacun conserve son emploi et reste travailler au pays. C’est pour cette raison que la solidarité doit nous unir dans l’action. Demain, par exemple, en recevant votre lettre de licenciement, venez travailler à l’usine. Il faut imposer à la direction la réintégration totale des licenciés et lutter contre la politique anti-sociale des responsables ».

M. de Labrusse, le conseiller social semblait plus optimiste face à la situation en déclarant en substance : « Dès lundi il y aura des cadres pour prendre l’affaire en main, délai extrêmement court comparativement à d’autres affaires analogues que j’ai pu examiner par le passé où il fallait souvent plus de 2 mois pour remettre la machine en route et trouver un rythme de croisière. S’il n’y a pas d’occupation des locaux, aucune interruption des activités n’est à craindre...

Un appel à la sagesse et au calme que les intéressés entendront peut-être d’une oreille distrait, compte tenu de leurs projets pour aujourd’hui : mouvement de débrayages et discussion des actions à suivre sur le terrain.

Photo : Les salariés du groupe Cardot en manifestation

 

 

le 07/08/2023 à 19:26

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bois, ameublement, licenciement, reprise

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