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Avant la journée nationale de la maîtrise de vendredi

La première « journée nationale de la maîtrise », que le président de la République vient conclure vendredi à Poitiers, est organisée par les amicales de maîtrise du Centre-Ouest. Non seulement pour traiter des problèmes des agents de maîtrise, elle a tenu toutes les organisations syndicales à l’écart, mais il est manifeste qu’elle bénéficie du concours actif des milieux patronaux.

On sait que les syndicats ont vivement réagi à ce qu’ils considèrent comme « une manoeuvre de récupération », voire « un attrape-nigaud ». La Confédération générale des cadres, qui revendique environ 130.000 adhérents chez les agents de maîtrise (sur 328.000 à la CGC) et se tient pour particulièrement représentative de cette catégorie, s’est sentie piquée au vif. En réplique, le bureau confédéral s’est réuni hier à Poitiers autour du président Jean Menu, et en présence des responsables du Poitou-Charentes. Lors d’une conférence de presse, ils ont fourni leur interprétation de « l'opération du 12 octobre » (...) .

Et enfin d’après-midi, les agents de maîtrise, techniciens, VRP, ingénieurs et cadres de la région étaient conviés à une réunion d’information du Crédit agricole. Près de trois cents d’entre eux avaient répondu à cet appel pressant mais précipité, destiné à « démystifier » à leurs yeux la manifestation de vendredi prochain.

« Le regroupement de tout le personnel d’encadrement, de la maîtrise aux cadres, opéré par la CGC, fait la force de notre organisation. Elle est aujourd'hui redoutée. D’où cette tentative de division. Mais nous avons prouvé, par le travail effectué et les résultats obtenus, que la place des agents de maîtrise est chez nous. Et nous n’avons pas l’intention de nous les laisser arracher par les manœuvres plus ou moins sournoises de ceux qui craignent l’unité de l’encadrement... » devait répéter M. Menu.

Auparavant, les agents de maîtrise membres du bureau exécutif avaient expliqué l’enjeu de cette offensive pour le patronat, à savoir une nouvelle organisation du travail, qui passe notamment par l’introduction des « équipes autonomes » instaurant une formule collective de travail au rendement ».

L’assistance, semble-t-il, n’avait point besoin d’être convaincue. Et le débat qui suivit porta pour l’essentiel sur des points d’information, comme l’avait d’ailleurs souhaité le bureau. M. Menu avait en effet rappelé les résultats des consultations engagées par la CGC. Et à propos des « espérances » rapportées de l’entretien de jeudi avec le Premier ministre, qui n’est pas assuré de durer, M. Menu a lancé « un pressant appel » au président de la République pour qu’il les confirme.

Photo : Une partie des membres du bureau autour de M. Menu. En ouvrant la séance, M. Borbegal, président de l’Union régionale, a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de M. Francis Bouchet, président de l’UD de Charente, subitement décédé dimanche.