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Les métallurgistes, on s'en rappelle, avaient demandé trois salaires différents correspondant aux diverses catégories d'ouvriers : 1,75 ; 1,50 et 1,25. A la suite d'entretien qu'ils avaient eu avec les patrons un effort de conciliation, fait de chaque côté, permettait d'espérer qu'un accord interviendrait rapidement : les ouvriers avaient demandé 2 francs de moins par journée de travail, les patrons avaient augmenté les chiffres qu'ils avaient précédemment proposés.

Les décisions définitives des patrons devaient être prises dans l'après-midi d'hier, les ouvriers avaient décidé de continuer le travail hier au prix de 1,55 l'heure pour 10 heures de travail.

Dans la soirée le syndicat ouvrier des métallurgistes était avisé que les patrons s'en tenaient à leurs premières offres.

Certains patrons prévenaient d'autre part leur personnel que ceux qui feraient grève devraient se considérer comme congédiés, pour les autres ils devraient passer un contrat individuel sur la base des salaires offerts par les patrons.

Pour ce qui est de l'application de la loi de 8 heures les patrons demandent que le nombre des heures de travail soit de neuf pendant les sept mois de la belle saison et de sept pendant les mois d'hiver.

Réuni hier soir, à 8 h 1/2, le syndicat des métallurgistes décide de ne pas accepter l'offre des patrons et vote la grève. Les ouvriers ne veulent même plus du salaire de 1,55 fr qu'ils avaient accepté. Ils reprennent, comme les patrons, leurs premiers chiffres : 1,75 ; 1,50 et 1,25 fr. Environ cent ouvriers métallurgistes ont cessé le travail.