1044015/11/1979POITIERS
Une nouvelle manifestation s’est déroulée hier au centre-ville à l’appel des organisations CGT et CFDT et sur un mot d’ordre national, il s’agissait cette fois, pour les travailleurs du secteur privé, de faire pression sur le patronat pour l’aboutissement des revendications sur la réduction du temps de travail (négociations reprises aujourd’hui au plan national).
C’est ainsi que dans la matinée, des délégations des entreprises de la métallurgie se sont rendues au siège de la chambre patronale, à Saint-Georges-les-Baillargeaux, où elles devaient être à nouveau reçues dans l’après-midi. Et des débrayages ont eu lieu dans certaines entreprises.
Quant à la manifestation publique dont le point de départ était la Préfecture, son thème principal s’est trouvé largement éclipsé par l’actualité locale. En effet, non seulement la revendication principale s’y trouvait mêlée à celles des délégations actuellement en conflit (notamment celles des travailleurs d’AEF, sur lesquelles une nouvelle rencontre a eu lieu hier à l’Inspection du Travail, pour constater une fois de plus l’impasse…), mais surtout, parce que les manifestants ont centré leur action sur le conflit ouvert depuis un mois au journal « Centre Presse ».
En direct sur RTL
Il faut dire que les travailleurs de la presse constituaient le gros du cortège, fort de plus de 300 personnes (au début de la manifestation du moins). Avec cette particularité qu’il ne s’agissait pas d’ouvriers de la région : Sous les banderoles de la FFTL - CGT (Fédération des Travailleurs du Livre), étaient représentés les syndicats des imprimeries d’un grand nombre de journaux appartenant au groupe Hersant (« Figaro », « France-Soir », « L’Aurore », « Nord-Eclair » et « Nord-Matin », « Havre-Presse », « Liberté du Morbihan », « Berry Républicain », « Nouvelle République des Pyrénées »), ainsi que de « L ‘Humanité » et « L’Équipe ».
Ils étaient venus appuyer les employées de « Centre Presse », qui revendiquent notamment le bénéfice de la convention collective des ouvriers de la presse. C’est dire que la manifestation devait s’attarder devant les locaux de notre confrère, où une délégation obtenait d’ailleurs qu’une nouvelle entrevue ait lieu cet après-midi entre la direction et les grévistes, en présence de représentants de l’Union départementale CGT.
Poussant jusqu’à la place d’Armes, les manifestants ne devaient pas manquer l’occasion qui leur était offerte de donner une plus large audience à leur action en « s’emparant » de l’antenne de RTL qui diffusait sa « Grande Parade », en direct depuis le Théâtre (lire par ailleurs). En fait, s’ils n’étaient pas invités à cette parade-là, les syndicalistes ont rapidement obtenu de Michel Drucker que trente secondes d’antenne environ leur soient accordées. C’est ainsi qu’un peu avant midi, M. Roger Lancry, représentant la FFTL, pouvait expliquer que cette manifestation était le seul moyen pour les travailleurs d’amener M. Hersant à négocier, ajoutant : « Et, s’il ne le fait pas, nous le poursuivrons partout où ce se sera nécessaire... ».
Le cortège gagnait ensuite, sans incident, la Préfecture, où une délégation a été reçue, ainsi qu’à l’Inspection du Travail, dans l’après-midi.
Photo : La manifestation
le 15/08/2023 à 18:34
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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