1045729/11/1979POITIERS
Pour « exiger le retrait immédiat » du projet ministériel de réforme des études d’assistants sociaux et « l’ouverture de véritables négociations avec les organisations syndicales », plusieurs dizaines de travailleurs sociaux du département se sont réunis hier après-midi devant la Direction régionale de l’Action sanitaire et sociale, rue Sainte-Opportune.
Cette manifestation était conçue comme une première démarche. En fonction des réponses que leur délégation obtiendrait du directeur, les participants devaient se concerter pour décider des actions à mener dans les jours à venir.
La motion qu’ils demandaient au directeur régional de transmettre au ministre de la Santé indique notamment que le projet, « après un simulacre de concertation :
- aggrave la sélection par l’organisation d’une présélection au niveau des directions régionales ;
- institue ta normalisation idéologie du secteur social en voulant faire des assistants sociaux des agents dociles (par la suppression de la psychologie, de l’économie et de la sociologie du contenu des études), en accentuant les aspects d’assistance et de contrôle ;
- vise à réduire les coûts de fonctionnement en réalisant des économies sur les budgets « personnels »... ».
La motion relève que « dans le même temps, dans la Vienne, les établissements et services fonctionnent au moindre coût où sont menacés de fermeture (Escale, La Rivardière) ; les services sociaux manquent d’effectifs (non-remplacement des absences, refus de remboursement réel des frais de déplacement, locaux inadaptés ou en mauvais état) ; le centre de formation de Pont-Achard est dans une situation très préoccupante... ».
Ce texte et la manifestation, étaient à l’initiative des syndicats départementaux CFDT Santé-sociaux, des personnels de préfecture et du département (section DDASS), des organismes de Sécurité sociale et des Institutions sanitaires et sociales, de la Fédération générale de l'Agriculture, de la section Vienne du SNAIASSEN (F.E.N.) et des sections CGT et CFDT de Pont-Achard.
Au centre de formation de Pont-Achard
Les syndicats CGT et CFDT du Centre de formation des travailleurs sociaux de Pont-Achard (le seul de la région), informent que « la subvention de fonctionnement accordée par le ministère pour 1979 ne couvre même pas les salaires de 1979 », et qu’au 30 septembre le déficit prévisible était de 31 millions de centimes.
« Par manque de financement, ajoutent-ils, le centre connaît des dégradations des conditions de travail, des conditions de formation, et des risques de licenciements mettant en cause son avenir ; il est indispensable d’obtenir la rallonge nécessaire pour 1979, et pour 1980 la limitation de l’augmentation à 10,3 pour cent créerait une situation encore plus dramatique ».
Dénonçant la responsabilité du pouvoir et de ses représentants locaux qui l’appliquent « scrupuleusement et avec bienveillance, avec la complicité des syndicats d’employeurs », la CGT et la CFDT proposent à tous les salariés du centre de poursuivre l’action en direction des pouvoirs publics et de l’appuyer par des arrêts de travail ; et appellent ceux des autres établissements du secteur à s’organiser avec leurs sections pour préparer « la riposte générale nécessaire à une situation qui se dégrade partout ».
le 16/08/2023 à 08:19
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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