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Est-il exact que les syndicats CGT et CFDT de l’usine Bléreau ont été doublés sur le chemin de la revendication par la « base » ?

C’est ce que tentent de démontrer les démarches réitérées des travailleurs qui viennent encore de nous apporter un communiqué signalant que « depuis deux semaines les travailleurs du service montage sont en grève, à raison de trois quarts d’heure chaque jour, pour obtenir 200 F de rattrapage réclamés à partir du 1^er mars » ; le même communiqué parlant d’une extension au service mécanique de ce mouvement qui toucherait à présent 70 % du « personnel productif ».

Ce mouvement insolite n’est peut-être pas sans rapport avec l’idée de susciter un troisième syndicat à l’occasion des prochaines élections au sein de l’entreprise. Les meneurs du mouvement n’hésitent pas du reste à dire que les syndicats actuels sont « trop mous » pour faire aboutir les revendications.

La CGT semble avoir repris l’initiative des opérations, hier, puisque à son appel, environ 300 salariés ont fait grève de 10 h à 10 h 30, de 14 h à 14 h 30 et de 15 h à 15 h 30. Elle nous a exposé en gros sa position de la façon suivante : « La direction est responsable du conflit. Tous les travailleurs sont concernés. C’est aux élus du personnel de mener à bien les négociations. Gare à toute aventure qui conduirait les travailleurs dans une impasse ! ».

Le directeur de l’établissement nous indique qu’une augmentation est prévue pour le 1^er avril, son montant n’est pas encore défini, mais il n’atteindra pas les 200 F réclamés. Et surtout, elle sera personnalisée (en fonction du loyalisme). Enfin, la direction déclare qu’elle n’a pas l’intention de céder.