1058904/04/1980POITIERS
Mais la grève continue
La journée de jeudi aura été déterminante, sinon décisive, dans l’évolution du mouvement de grève mené depuis le 25 mars au Centre hospitalier de Poitiers, à l’appel des syndicats FO, CGT et CFDT.
En effet, des acquis appréciables ont été obtenus hier, à partir de la plate-forme revendicative portant sur les conditions de travail, mais la revendication de base, qui vise l’embauche de personnels supplémentaires pour l’ouverture du nouvel hôpital, est restée insatisfaite.
Les syndicats ont donc signé l’accord partiel laborieusement obtenu mais la grève n’en a pas moins été reconduite à une large majorité.
Ces « progrès » ont découlé des réunions du Comité technique paritaire puis du Conseil d’administration du CHR qui, l’un et l’autre, avaient été convoqués exceptionnellement hier matin, par le président Santrot.
En fait, ce n’est pas de ces réunions proprement dites qu’est sorti l’accord mais plutôt des longues négociations qui ont suivi, les grévistes ayant retenu les représentants de la direction durant une grande partie de la journée, dans les locaux du conseil d’administration.
En fin de journée, les personnels présents se déclaraient fermement décidés à poursuivre l’action mais il leur reste maintenant à déterminer quelle forme donner à celle-ci.
Une « montée » à Paris a déjà été envisagée car il ne faut pas oublier que la décision de créations de postes, du fait de ses conséquences budgétaires, appartient au ministre de la Santé et non pas aux responsables de l’hôpital.
Une situation que ne manquent pas de dénoncer nombre de personnes « de terrain » !
Deux télégrammes au ministre
Pour sa part, le Conseil d’administration du CHR a décidé d’envoyer deux télégrammes au ministre de la Santé : l’un pour demander la confirmation de la décision de transfert de l’Hôtel-Dieu à La Milétrie, notifiée oralement au directeur, l’autre demandant audience pour le Conseil d’administration et les représentants des syndicats,
L'accord
De l’accord signé hier entre les syndicats et la direction du CHR on retiendra comme points essentiels :
- Chaque planning de travail sera établi avec l’ensemble du personnel concerné et mis en application après accord du CTP.
- Pour le Conseil d’administration du 28 avril, une étude technique et financière des aménagements de la blanchisserie sera présentée. Dans l’attente des travaux de ventilation des modifications vont être apportées pour l’amélioration de l’aération. D’autre part, à compter du 5 mai, le temps de pause actuellement octroyé aux agents travaillant dans des conditions pénibles, sera allongé de cinq minutes.
- Également à compter du 5 mai, sera doublé le quart d’heure déjà accordé aux agents des services de soins, pour la prise des repas. La question sera revue pour les autres services à l’occasion du bilan général qui sera fait six mois après le transfert dans le nouvel hôpital. Dorénavant, les femmes enceintes à la fin du troisième mois, n’effectueront plus de service de nuit, sauf si elles en font la demande.
- La Compagnie des Transports va étudier les lignes et horaires supplémentaires nécessaires à la desserte de l’hôpital et compatibles avec les horaires des personnels.
Le conseil d’administration autorise un transfert de crédit à l’intérieur du budget pour faire appel à des agents temporaires et non à des entreprises privées afin d’assurer certaines prestations à l’intérieur du nouvel hôpital.
Une étude va être faite pour accroître l’effectif du personnel de radiothérapie actuellement débordé, de façon à faciliter les recrutements de manipulateurs-radio dès la sortie de l’école de manipulateurs-radio.
Avec l’accord du Conseil d’administration, il n’y aura pas de retenues de salaires, tout au moins décidées par la direction générale.
Les pétitions seront transmises au ministère et il a été convenu d’une lettre sur le libre exercice du droit de grève.
Lettre ouverte et soutiens
Par une lettre ouverte à la population, les grévistes ont répliqué aux déclarations de la Commission médicale consultative.
Ils déplorent notamment son cautionnement de la politique gouvernementale et se déclarent sceptiques quant à la non-utilisation des lits « gelés » et situent le « gâchis » ailleurs que dans la grève, tant sous l’aspect financier que pour le renom de l’hôpital public.
Dans le même temps, les grévistes recevaient le soutien de socialistes et des communistes, de l’Union départementale et de l’Union Santé CGT, ainsi que de la JOC et JOCF qui protestent contre la situation actuelle faite aux travailleurs de l’hôpital.
le 31/08/2023 à 17:21
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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