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1061725/04/1980POITIERS

LA GRÈVE DES ENSEIGNANTS SE POURSUIT AUJOURD’HUI AVEC UNE MANIFESTATION FEN-CGT

Très suivie dans le primaire

A l’appel des syndicats de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale) et du SGEN-CFDT, s est déroulée hier la première journée de grève dans l’enseignement, qui se poursuit aujourd’hui et samedi matin par une action « écoles désertes » des parents d’élèves Cornec (ainsi que mardi prochain pour les non-enseignants).

Nous ne reviendrons pas dans le détail sur les raisons de ce mouvement de grève, que nous avons exposées dans nos récentes éditions. Comme il était prévu, cette action a été suivie par un nombre important d’enseignants. Les organisations syndicales font état, dans le primaire, d’une participation des instituteurs supérieure à 90 %. De très nombreuses écoles en effet, en ville comme en milieu rural, et hier comme aujourd’hui sans doute, sont restées fermées. Et les parents, qui avaient pris leurs dispositions dans de nombreux cas, ont dû faire face aux problèmes posés par la garde des enfants.

Dans le secondaire, où d’autres grèves ont eu lieu précédemment, la participation avancée par les syndicats est moindre, mais importante tout de même : 70 % en moyenne dans les collèges, et de 50 à 60 % dans les lycées.

Le rectorat a relevé : 72,80 % dans le primaire ; 61,20 % dans les collèges ; 38,10 % dans les lycées ; 40 % dans les LEP et 58,30 % chez les surveillants.

La FEN et le SGEN appellent aujourd’hui à une manifestation départementale dont le rassemblement est fixé Promenade des Cours, à 15 heures.

Cette initiative des enseignants coïncidait avec la journée interprofessionnelle organisée sur le plan national par la CGT et qui, pour la Vienne, s’inscrivait dans le cadre de la « semaine d’action et de lutte » de l’Union départementale.

La CGT, sans disposer dès hier de tous les éléments nécessaires à un bilan, commentait ce temps fort de sa semaine d’action comme « une démonstration de la reconnaissance de la justesse de nos positions ». A l’Union départementale, on remarquait à l’appui de cette conclusion que « l’ensemble des organisations CGT étaient présentes dans l’action ». Celle-ci s’est traduite par une grève de 24 heures dans de nombreux établissements du secteur public - des cheminots aux PTT en passant par EDF, les travailleurs de l’État, de la Santé, de l’Équipement, etc. - et des débrayages dans le secteur privé (la SAFT, AEF, Tesserault, Durand, la SOPIM, des entreprises du bâtiment, etc.). Pour la CGT, l’action d’hier démontre « la globalité des luttes et du mécontentement... elle n’est sans doute pas suffisante, et le 1er mai peut être une nouvelle étape ».

La manifestation qui s’est déroulée hier à Poitiers, à l’appel de la CGT et de la FEN, n’était pas départementale (une autre avait lieu à Châtellerault, mais une délégation est venue de l’Union locale de Chauvigny, à Poitiers). Rassemblée vers 10 heures, à la Porte-de-Paris, elle a réuni de 500 à 2.000 personnes selon les observateurs (toujours aussi partagés en pareil cas). Un cortège ouvert par le cercueil que transportaient des agents hospitaliers masqués, hérissé de nombreuses banderoles : pour la CGT, outre les participants signalés ci-dessus, figuraient des délégations de la MSA, des communaux et du district, des cadres, mais aussi des retraités ; pour l’enseignement, les banderoles des syndicats de la FEN, SNES, SNETP, SNEEPS, SNPESB (bibliothèques), École normale mixte, et aussi L’UNEF.

Le défilé aboutit place d’Armes peu avant midi, où eurent lieu les prises de parole. Pour la FEN, M. Dalaçon a déclaré que la rencontre avec les travailleurs renforçait les luttes des uns et des autres, « confrontés à une même politique d’austérité... Celle-ci se traduit à l’école par « un renforcement de l’intervention idéologique et utilisatrice du patronat ». Soulignant que chez nous sur cent enfants, quinze n’entrent pas en sixième, quarante-cinq ne dépassent pas la troisième, trente-quatre vont au lycée et quelques-uns seulement à l’Université, il répétait que la FEN n’accepterait pas « la dissociation entre quantitatif et qualitatif » (l’ère du qualitatif) annoncée par M. Beullac n’étant que « l’utilisation optimum de moyens en baisse ». Et qu’elle « ne révisera pas ses objectifs en baisse ».

M. Martin, pour la CGT, a rappelé le contexte de cette journée, pour constater que « les temps sont à la lutte vigoureuse, dynamique », et que « la CGT a choisi d’exposer les choses telles qu’elles sont » quand la CFDT « s’en tient à des positions revendicatives généralement au rabais »... « Agir ou subir, il n’y a pas d’autre alternative », soulignait-il, « tous les efforts pour développer l’unité d’action restent des priorités », l’autre facteur essentiel à la réussite de la riposte étant le renforcement de la CGT.

Des actions vont se poursuivre dans les jours à venir et notamment dès aujourd’hui du fait des hospitaliers et d’EDF.

 

 

le 31/08/2023 à 18:53

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

éducation, fonction publique, privé, participation, manifestation

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