1062426/04/1980POITIERS
Un refus net et catégorique a été opposé hier à la délégation CGT et CFDT des hospitaliers de Poitiers, forte de 120 personnes venues devant le ministère de la Santé pour réclamer des effectifs supplémentaires dans le nouvel hôpital de la Milétrie. Aussi bien les membres du cabinet du Ministère que la direction des hôpitaux ont renouvelé à plusieurs reprises, pendant les 4 heures que sont restés les manifestants, leur refus de discuter. Les syndicats de l’hôpital avaient pourtant demandé audience au ministre par une lettre du 14 avril dernier. Aucune réponse ne leur avait été donnée. Une délégation de trois conseillers municipaux communistes de Poitiers, MM. Pensec, Fabien et Mme Poupard, ceints de leur écharpe, ont essuyé un refus identique.
De l’avis de M. Roger Nadeau, secrétaire national de la CGT et de Mme Armelle Mabit, secrétaire nationale de la CFDT, présents, c’est la première fois qu’un refus aussi formel est opposé à une délégation de ce type.
Dès leur arrivée, à 11 h 45, les trois auto-cars du personnel de l’hôpital étaient attendus par trois cars de CRS et un car de policiers. Les manifestants, en blouse blanche, ont été immédiatement retenus par un cordon de policiers avenue de Ségur, sur le trottoir opposé à l’entrée du Ministère.
Cela ne les a pas empêché d’exprimer avec force, leurs revendications et les insuffisances d’effectifs du nouvel hôpital de la Milètrie par de larges banderoles et en distribuant des tracts aux passants, aux personnels du Ministère et même aux policiers.
Six manifestants portant des masques blancs tenaient un cercueil noir sur lequel on pouvait lire : « SOS hôpital public en danger ». Les mots d’ordre étaient rythmés au tambour, sifflets et mégaphones : « Nous voulons des effectifs » ; « Barbot t’es foutu, l’hôpital est dans la rue ».
Seuls les deux responsables nationaux de la CGT et de la CFDT ont été autorisés à entrer dans le hall du ministère... Pour s’entendre dire par l’huissier que M. Barrot et son cabinet refusaient de les recevoir et que M. Guillot, le directeur des hôpitaux était absent. A partir de 15 heures, il était même interdit d’entrer dans le hall.
Par contre, les manifestants ont reconnu le président de la Commission médicale consultative de l’hôpital de Poitiers, sortant du ministère. Ce qui leur est apparu comme une « provocation ».
Officiellement on indiquait au ministère que le docteur Frailong, président de cette commission, avait participé à une réunion mensuelle ordinaire des présidents de ces commissions.
En repartant, hier soir, sur Poitiers, le personnel qui a déjà mené une grève de dix jours, était « décidé à poursuivre fermement son action » a déclaré Mme Mabit de la CFDT. Pour M. Nadeau de la CGT, « le refus du ministère est un signe de faiblesse qui amplifiera l’action revendicative ».
O. Noyer
Le conseil d’administration prochainement reçu
M. Jacques Santrot, député-maire et président du Conseil d’administration du CHR, n’avait pu se joindre à la délégation des syndicats, contrairement à son intention, par suite d’un empêchement d’ordre privé.
Il était toutefois représenté par M. Jean-Pierre Souil. D’autre part, par télex, le ministre de la Santé a donné son accord a une demande d’audience formulée le 3 avril par le Conseil d’administration. Celui-ci décidera de la composition de la délégation la semaine prochaine.
le 31/08/2023 à 19:12
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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