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1064514/05/1980POITIERS

SÉCURITÉ OU INSÉCURITÉ SOCIALE ?

Les mesures gouvernementales n’en finissent pas de susciter des mouvements de mécontentement

Dans la matinée d’hier, sous une pluie fine démobilisatrice, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans Poitiers, de la caisse de Sécurité Sociale, rue de Touffenet, à la place Leclerc, pour marquer leur opposition à « la démolition de la Sécurité Sociale » par le projet de loi Berger, à l’instauration d’un ticket modérateur d’ordre public et à la création d’un double secteur de la médecine.

En fait, cette manifestation organisée par la CGT, la CFDT et la FEN n’était qu’une démonstration visible d’un mécontentement beaucoup plus général suscité par la politique sociale et de santé menée par le Gouvernement.

Dans la Vienne, les administrateurs et personnels hospitaliers dénoncent depuis déjà plusieurs mois les effets des économies faites sur la santé publique, auparavant les médecins généralistes, les dentistes et les professions paramédicales avaient réagi énergiquement aux mesures les visant et, ces dernières semaines, les sociétés mutualistes ont mobilisé leurs troupes pour la défense de la mutualité.

C’est dire l’impopularité des diverses mesures préconisées par le Gouvernement, les Français, profondément attachés à leur type de couverture sociale, publique et privée, admettent mal la remise en cause d’un acquis qui leur est cher, même si l’État a des dépenses de santé au-dessus de ses moyens. II n’appartient pas aux travailleurs et aux familles de faire les frais des « compressions » a affirmé, en substance, Francis Martin, secrétaire de l’UD CGT, l’organisation la plus largement représentée à la manifestation d’hier, s’exprimant au nom des trois syndicats, au cours du meeting tenu vers midi place Leclerc.

L’orateur a notamment estimé à six milliards de centimes dans la Vienne, les dettes patronales à l’égard de la Sécurité Sociale. Mais, bien sûr, les problèmes de cette dernière, les mesures préconisées par le Gouvernement comme les remèdes proposés par d’autres, s’inscrivent dans un contexte beaucoup plus large et complexe.

La journée d’hier a été marquée par des arrêts de travail allant jusqu’à 24 heures dans certains secteurs publics, mais le plus souvent de quelques heures dans le privé.

Les syndicats estimaient la participation à ce mouvement de 10 % chez Michelin, 100 % à la SOPREMA, 70 % à EDF, à 80 % chez les préposés PTT, à 25 % parmi les cheminots et à 75 % à la Sécurité Sociale.

Il s’en est suivi de nombreuses perturbations dans les services publics avec des trains en moins, des guichets fermés, des cantines scolaires non assurées, le courrier pas distribué et des coupures de courant.

Photo : La manifestation rue de Touffenet

 

 

le 07/09/2023 à 11:49

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

sécurité sociale, manifestation, unité, réforme

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