1067406/06/1980POITIERS
Il n’y aura pas de trêve
Pour la troisième fois après le 13 et le 23 mai, plusieurs centaines de salariés se sont retrouvés dans les rues hier matin à Poitiers, pour s’opposer aux projets gouvernementaux relatifs à la Sécurité sociale. Il s’agissait plus particulièrement hier de s’opposer à la nouvelle convention médicale instaurant un secteur où les honoraires seraient libres, mais les remboursements basés sur les tarifs conventionnés.
Cette manifestation s’est déroulée du parc de Blossac à la préfecture, par les rues du centre ville. Et la participation donnait satisfaction aux organisateurs : CGT, CFDT et FEN, compte tenu du fait qu’il ne s’agissait pas d’un rassemblement départemental mais seulement poitevin et que les grévistes CGT du secteur public se trouvaient à Paris pour leur manifestation nationale. La manifestation publique, d’autre part, est loin de refléter l’ensemble de la mobilisation qui se poursuit sur ce sujet. La journée de grève de 24 heures a surtout été observée dans le secteur public, y compris en milieu scolaire, mais les arrêts de travail ont été assez nombreux dans les entreprises, permettant aux salariés de discuter en assemblée générale de ces projets touchant à leur protection sociale.
« La Sécu aux travailleurs » et « contre la convention, une seule solution : l’action unie des travailleurs » ont été les slogans les plus répandus dans un cortège où figuraient, par exemple, derrière la banderole commune « pour une protection sociale au plus haut niveau » et celles des organisations : la SACOA-Renault, la CPAM, la MSA et la CAF, les Communaux de Poitiers et du District et les sapeurs-pompiers, la Fédération Autonome des Syndicats de police, l’Institut de Larnay, le Crédit Agricole, le Centre Départemental de la Jeunesse, Durand Frères, les Travailleurs de l’État, le CHSV, EGF et la Régie de Poitiers, etc
Une délégation du Syndicat des Médecins de la Vienne était présente sous une banderole, rappelant que « politique du chômage égale politique de déficit » (tandis que les médecins agissaient par ailleurs en n’assurant que les urgences).
Lors des prises de parole devant la préfecture, la CFDT s’est attachée à montrer ce qui se passerait si la convention et « l’enveloppe globale » des dépenses de santé étaient appliquées : « Dis-moi combien tu gagnes, je te dirai comment tu te soignes ! ». La FEN a appelé les travailleurs encore indifférents à ces problèmes à rejoindre l’action, assurant qu’il n’y aurait « pas de trêve dans la lutte contre ces projets antisociaux ». Et la CFDT, après avoir réaffirmé sa position et la nécessité d'une action forte, ajoutait une vigoureuse protestation à l’encontre des interventions policières de la veille contre ses stations de radio. « Liberté d’expression » était d’ailleurs l’un des thèmes de cette manifestation, où étaient aussi rappelées les revendications pour un SMIC à 3.100 F, la réduction du temps de travail et l’abaissement de l'âge de la retraite.
Photo : La manifestation dans les rues de Poitiers
le 07/09/2023 à 18:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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