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1067713/06/1980POITIERS

LE COURANT ÉLECTRIQUE NE PASSAIT PAS

Grosses perturbations hier dans la Vienne

Dans la Vienne comme ailleurs, l’électricité se fit rare jeudi. Sa baguette de fée n’avait point résolu tous les problèmes. L’Union départementale CGT de la Vienne appelait jeudi l’ensemble de ses organisations et les travailleurs à une puissante journée d’action, ce vaste mouvement conjugué à celui de l’EDF ne pouvait avoir que d’importantes retombées sur tous les secteurs actifs, positives ou mitigées.

Pour l’ensemble des usagers, cela devait se traduire par d’importantes coupures de courant, importance que l’on n’avait pas connue depuis longtemps : de l’ordre de 75 %, elles devaient se produire dès 0 h 30 et se poursuivre jusqu’à 21 h suivant les secteurs. Un rétablissement partiel se fit entre 11 h 30 et 14 h 30, ce qui correspondait aux secteurs de priorité.

Les revendications de cette action étaient avant tout la défense du droit de grève, les réponses aux revendications, mais aussi et surtout la défense des libertés, sujet directement lié à la détention de neuf militants à Nancy et dont le sort se décidait ce jour-là.

A Châtellerault, environ 150 manifestants s’étaient réunis dès 10 h 30 devant la mairie et une délégation se rendait à la sous-préfecture : appels à débrayages, slogans pour la libération des militants de Nancy, tandis qu’une autre délégation se rendait à la chambre patronale de la Métallurgie, toujours par soutien pour leurs camarades.

A Poitiers, un rassemblement, était organisé à la préfecture, peu suivi cependant. Une délégation demandant audience au préfet, celui-ci étant absent, la délégation fut reçue par M. Charassier. Le but était de demander la levée des sanctions contre les militants de Meurthe-et-Moselle ainsi que la défense des libertés d’expression. Pétitions qui circulèrent dans les entreprises, télégramme adressé au préfet de Meurthe-et-Moselle, telles furent les réactions de l’UL de Poitiers.

En marge de la grève

Tout le monde n’apprécia point cependant ce mouvement à titre divers. A ce sujet, le Syndicat de la boulangerie nous prie d’insérer le texte suivant : « Le syndicat de la boulangerie de la Vienne, tout en s’interdisant de juger sur le fond les grèves EDF-GDF, s’élève contre les coupures de courant réitérées durant ce mois de mai 80. Juge inadmissible, les perturbations apportées dans les programmes de travail des artisans boulangers, ainsi que les pertes de matières premières dues à de telles actions ; de tels actes sont considérés comme une atteinte à la liberté d’entreprise ».

De leur côté, les syndicats rejettent l’entière responsabilités des coupures, notamment nocturnes, qui disent-ils « visaient à dramatiser le mouvement et faire supporter toutes les charges aux travailleurs en revendication ».

A Châtellerault aussi

Un certain nombre de Châtelleraudais ne se sont pas rasés jeudi matin, Des ménagères ont vu leur réfrigérateur dégivrer. Ce sont quelques-unes des conséquences des coupures de courant sporadiques qui ont affecté plusieurs quartiers de la ville en raison de la grève de l’EDF.

Si la gêne n’est pas apparue très importante en ce qui concerne l’usage domestique, par contre elle a été ressentie au niveau des établissements industriels.

Certains d’entre-eux avaient décidé d’arrêter leur production, d’autres après avoir accueilli le personnel ont dû le renvoyer à la maison.

Enfin dans quelques secteurs, plusieurs usines ont pu travailler à peu près normalement.

 

 

le 07/09/2023 à 20:55

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

grève, perturbation, coupure

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