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1068421/06/1980POITIERS

L’INSTITUT DE PONT-ACHARD NE VEUT PLUS FAIRE LA SOUDURE

Il n’y a plus d’économies à faire

L’Institut de Pont-Achard connaît des difficultés financières qui ont amené la direction à prévoir des économies dans plusieurs domaines, et qui risquent de compromettre son fonctionnement voire, pour certains, son existence. S’agissant du seul centre de formation de travailleurs sociaux en Poitou-Charentes, il y va peut-être du nombre et de la qualité des éducateurs spécialisés et des assistants sociaux dont nous disposerons demain. C’est donc un problème qui ne devrait pas laisser le grand public indifférent.

L’Institut remplit à l’évidence une mission de service public, mais il est géré par une association de statut privé. Son conseil d’administration est composé de quinze membres de droit (représentants de divers services et organismes concernés) ; quinze élus parmi les membres actifs de l’association, et quinze représentants des personnels et des élèves en formation. L’établissement fonctionne sur la subvention d’État que lui alloue globalement, chaque année, le ministère de la Santé et de la Famille.

Son problème est simple, et ce n’est pas la première fois depuis sa création en 1972 (c’était alors le premier institut de ce type en France) qu’il se trouve dans une telle situation : alors que la subvention demandée, à partir d’un budget prévisionnel, était de 4,67 millions, le ministère n’a accordé que 4,07 millions. Il manque donc 60 millions de centimes pour couvrir l’année 1980 dans les conditions prévues.

Le personnel et les élèves, avec leurs syndicats CGT et CFDT, ont mis l’affaire sur la place publique voici plusieurs semaines. Nous avions alors rendu compte de l’action qu’ils engageaient, auprès de la Direction régionale de l’Action sanitaire et sociale qui est leur intermédiaire avec le ministère, pour obtenir des moyens de fonctionnement suffisants.

Leurs représentants dénonçaient : « La politique gouvernementale qui sacrifie délibérément les secteurs de la santé et de l’éducation spécialisée », et expliquaient comment cela se traduit pour leur établissement : recrutement en diminution (de deux étudiants seulement pour l’instant) et seulement quatorze formateurs à temps plein (dont trois sous contrat) contre vingt-deux en 1973.

Ils soulignaient que « tout ce qui était compressible a déjà été compressé », provoquant « une dégradation des conditions de vie et de travail » pour les étudiants comme pour le personnel.

Les syndicats mettaient aussi en cause le conseil d’administration et la direction qui « facilitent les objectifs du pouvoir » alors que dans la région, les besoins sont manifeste en éducateurs spécialisés comme en assistants sociaux. Ne serait-ce que ce fait : « Un quart des personnels actuellement en place dans les établissements sont sans qualification ».

A deux reprises déjà, des délégations se sont rendues à la DRASS et des démarches ont également été effectuées auprès du Conseil d’administration. Le président de ce conseil, M. Guichard, qui sera reçu lundi au cabinet de M. Hoeffel, secrétaire d’État, nous a dit quelle était sa position et ce qu’il avait entrepris. Tandis que M. Gauthier, inspecteur des Affaires sanitaires et sociale au Service régional, nous a donné le point de vue de son administration. Nous les exposerons dans une prochaine édition.

 

 

le 08/09/2023 à 08:28

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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