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1071109/08/1980POITIERS

QUELQUES FRUITS DES COGITATIONS DES CADRES CGC DE LA VIENNE…

Pour renforcer sa crédibilité, tant auprès du patronat que des pouvoirs publics, la Confédération Générale des Cadres a entrepris un travail « en profondeur » qui doit déboucher sur des propositions présentées à la fin de l’année lors des « états généraux de l’encadrement ». Dans la Vienne comme dans les autres départements, les militants CGC ont réfléchi et consulté les personnels durant deux mois.

Les questions spécifiques à chaque profession sont prises en compte par les organisations de branche, tandis que l’Union départementale a rassemblé dans un document de synthèse les propositions d’intérêt interprofessionnel. Nous ne pouvons ici les exposer toutes, d’autant que beaucoup se rattachent évidemment aux revendications déjà connues de la confédération. Mais quelques-unes nous semblent marquées du sceau de l’originalité et incitent à la réflexion.

On ne sera pas surpris d’apprendre que l’emploi est la préoccupation majeure des personnels d’encadrement. Ils souhaitent bien sûr une politique de création d’emplois plutôt que « d’assistance au chômage ». Mais estiment que le financement de son indemnisation devrait devenir « un véritable devoir de la collectivité dans son ensemble », c’est-à-dire faire appel également à la contribution « des professions indépendantes, libérales, commerciales, agricoles, etc. ».

Ils préconisent en outre la création d’un « impôt spécial sur les profits des sociétés de travail temporaire », ainsi que la taxation des entreprises où le personnel intérimaire, ou sous contrat à durée déterminée, dépasse un seuil à définir. Pour faciliter la mobilité de l’emploi, la CGC propose par ailleurs que l’ancienneté d’un cadre soit comptabilisée au niveau de la branche professionnelle et non d’une seule entreprise.

Dans le domaine de la vie professionnelle, les cadres suggèrent la création de « contrats de responsabilités », pour remplacer les actuels contrats de travail qui leur imposent beaucoup de devoirs et leur reconnaissent bien peu de prérogatives. Ces contrats définiraient « l’étendue des responsabilités déléguées au membre de l’encadrement en matières financière, technique, humaine et morale ».

Jugeant que la formation devrait être considérée comme un investissement, ils estiment que le « capital » apporté à l’entreprise par l’encadrement sous forme de connaissances « doit être rémunéré à égalité avec celui apporté sous forme financière par les actionnaires, indépendamment de la rémunération du travail ».

Des congés croissants

Au chapitre de la rémunération, plusieurs propositions vont dans le sens de sa clarification, avec établissement de plans de carrière. Huit cadres sur dix préfèrent une augmentation de salaire à une réduction du temps de travail. Et ils revendiquent la suppression des « abattements de zone », qui persistent sous la forme des « rémunérations annuelles garanties » régionalisées, « après rattrapage pour les régions sous-payées telles la nôtre ».

Les cadres s’opposent au « libéralisme sauvage » et souhaitent qu’une « finalité sociale » et non seulement économique soit reconnue à l’entreprise. Au sein de celle-ci, ils veulent voir la concertation devenir obligatoire, l’encadrement devenant partie prenante dans la décision des décisions importantes.

Pour améliorer la coordination, ils préconisent la création obligatoire de « conseils de gestion permettant la prise d’engagements précis, sur des informations objectives et sans arguments technocratiques ». Par ailleurs, les cadres réclament, pour restaurer le climat social dans l’entreprise, le renforcement des moyens des syndicats par une « cotisation sociale obligatoire pour toutes les entreprises, égale aux cotisations syndicales patronales » et dont la répartition serait contrôlée par les pouvoirs publics.

Les personnels d’encadrement de la Vienne estiment encore que la politique contractuelle devrait déboucher, en matière d’aménagement de leur temps de travail sur la prise en compte des contraintes spécifiques à leurs fonctions. Mais aussi sur des congés supplémentaires croissants de 50 à 60 ans, avec embauche compensatrice de jeunes ».

Nous retiendrons enfin leur prise de position à l’égard de « la politisation dans l'entreprise » et « l’abus des grèves pour motifs non professionnels » ; ils proposent de « revoir et préciser la législation sur le droit de grève, l’extension et le renforcement des procédures d’arbitrage » et « des peines sévères et appliquées en cas de séquestration ».

Transmise au niveau régional puis national de la CGC, ces propositions vont être confrontées à celles des autres départements. Peut-être certaines d'entre elles franchiront-elles le filtre des synthèses successives, pour apparaître au nombre des revendications de la confédération.

 

 

le 13/09/2023 à 10:00

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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