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1071313/08/1980LENCLOITRE

LA CONSERVERIE DE L'ENVIGE FERME SES PORTES CE SOIR

A Lencloître, ce soir, sur les bords de la Fontpoise, la conserverie de l’Envigne fermera ses portes définitivement. Les 43 salariées prendront leurs congés, mais le chômage économique les attend au retour,

Fonctionnant avec difficultés depuis déjà quelques années, la conserverie a été victime des légumes importés de Formose. Les asperges venues d’Orient sont vendues au détail 16,50 francs le kilo, alors que l’usine lencloîtraise aurait dû les écouler, pour rentabiliser, 22,50 F, plus T.V,A.

Le 15 juin, les ouvrières avaient reçu la lettre de licenciement avec deux mois de préavis. Aujourd’hui, c’est la cessation d’activité.

M. Charron, actionnaire majoritaire, nous a précisé que : « des acquéreurs, industriels agro-alimentaire de préférence, avaient été pressentis, mais que les contacts s’étaient avérés négatifs ». Il cherche toujours acquéreur pour les 7.000 m2 de locaux.

Pour la première fois, hier après-midi, les ouvrières ont cessé le travail. Elles n’avaient pas jusqu’alors utilisé ce mode d’action car « la direction laissait miroiter une reprise et elles voulaient jouer le jeu ». Les unions locales CGT de Châtellerault et Chauvigny, des sections d’entreprises, M. Gérard Archambault, conseiller général, leur ont apporté leur soutien, tandis que des tracts étaient distribués sur la route.

La CGT, qui entend s’opposer fermement à tout nouveau licenciement dans le département, rappelle de son côté que pendant les deux mois de préavis, la conserverie a travaillé en sous-traitance pour la SOCOTRA (conditionnement de champignons). Alors pourquoi ne pas poursuivre dans cette voie ? Et d’ajouter que la société lencloîtraise était spécialisée dans l’asperge et le salsifis, mais que peut-être d'autres débouchés existent. « Certes, précise ce syndicat, la région a une vocation maraîchère, mais nous nous satisferions d’une autre activité que la conserverie ».

Au micro, le délégué CGT, évoqua les vaines démarches tentées, et accusa la direction et le gouvernement (M. Monory en l’occurrence) d’avoir laissé pourrir la situation jusqu’au 15 août : « C’est une liquidation en période de congés ». Pourtant la campagne de signatures (déjà trois cents recueillies) se poursuivra et un appel à la solidarité sera lancé dans les entreprises du secteur. Pour septembre, la CGT annonce déjà qu’elle continuera l’action avec peut-être un grand meeting de rentrée à Lencloitre.

 

 

le 13/09/2023 à 13:09

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

fermeture, licenciement

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