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On savait, depuis un mois, que la situation était préoccupante, à la SFA Renard Meubles, installée dans la zone industrielle de Peuron, à Chauvigny, car aux difficultés de trésorerie de l’entreprise, s’ajoutait un amenuisement du carnet de commandes.

A ces rumeurs alarmantes, la direction opposait une attitude rassurante, laissant entendre que dans le passé, une solution avait toujours été trouvée dans des moments semblables. Or, on apprenait hier matin qu’à la suite des vérifications du commissaire aux comptes, la décision avait été prise d’un dépôt de bilan, une démarche accomplie dans la matinée et qui prendra effet, vraisemblablement lundi, avec la désignation d’un Syndic. Si rien n’intervient d’ici là, les lettres de licenciement toucheront la totalité du personnel, soit 54 ouvriers de fabrication, 13 administratifs et 2 agents de direction, tous à jour de leur paye de septembre.

Cette nouvelle que l’on pressentait, a été confirmée dans l’après-midi par le communiqué suivant : « Le 2 octobre 1980, le Conseil d’Administration de la Société Française d’Ameublement constatant, entre autres difficultés, l’effondrement du carnet de commandes, les graves problèmes de rentabilité, causés par l’augmentation excessive des matières premières et les restrictions générales de moyen de financement, n’a pu que constater l’impossibilité de faire face à la situation et a été amené à se prononcer pour le dépôt du bilan ».

Les délégués du personnel se sont rendus de leur côté à l’inspection du Travail, pour dire leur détermination de tout mettre en œuvre pour s’opposer à la liquidation de l’entreprise. C’est dans cet esprit qu’un piquet de surveillance devait être mis en place, pour parer à toute éventualité.