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« Usagers avec nous, le service public est à vous... Non à la casse... Nous voulons, nous aurons des emplois pour le service public ! » ; tels étaient les slogans lancés hier matin dans les rues de Poitiers par près de trois cents manifestants, fonctionnaires et assimilés en grève à l'appel de la CGT.

Il est pratiquement impossible de connaître l’impact réel, localement, de ce mot d’ordre national qui concernait tout le secteur public et nationalisé. Le public l’aura perçu notamment à travers des perturbations dans les transports urbains et ferroviaires et un certain retard dans l’acheminement du courrier. Les organisateurs, en tout cas, étaient satisfaits de la mobilisation réalisée ici, compte tenu du fait qu’une autre manifestation se déroulait à Châtellerault, et aussi « des pressions et obstacles mis par les administrations à l’encontre du mouvement ».

Parti du parc de Blossac vers 11 heures, le cortège était hérissé des banderoles du CHR, de l’EDF-GDF, des communaux de Poitiers et du District, de la MSA, des travailleurs de l’État, des PTT, des cheminots, etc, et comprenait des personnels de la préfecture. Tandis qu’une délégation était reçue à la préfecture, M. Miragliese, secrétaire régional des PTT-CGT, prenait la parole sur la place pour inviter les travailleurs à « porter le mouvement à la hauteur des enjeux ».

Pour la CGT, en effet, il s’agit d’empêcher qu’on fasse « du secteur public et nationalisé un instrument de redéploiement du capitalisme international. Aujourd’hui, les attaques constantes prennent un caractère fondamental et la contradiction est de plus en plus flagrante entre les intérêts de la classe populaire et ceux du capitalisme ». Dans cette « bataille décisive pour l’avenir, la CGT oppose des solutions qui conduiraient à un approfondissement de la démocratie » et elle appelle les travailleurs à intensifier partout les luttes.

Pour l’organisation, cette journée d’action est une nouvelle étape de la mobilisation, les prochaines étant, le 20 novembre, la présence en divers quartiers d’un « bus pour l’emploi » dans le secteur public et la semaine d’action du 24 au 28 novembre sur l’augmentation des salaires et le SMIC à 3.300 F, avec un temps fort le 27.

Photo : La manifestation