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1082511/12/1980MIREBEAU

LA LAITERIE DE NOIRON DÉSERTÉE PAR LES PRODUCTEURS OCCUPÉE PAR LES SALARIÉS

Comme nous l’avons annoncé mardi, la laiterie de l’Union poitevine des coopérateurs laitiers, à Noiron, est désormais en règlement judiciaire. Les trente-sept salariés qui résident dans les communes voisines ou à Mirebeau, ont reçu sans tarder leur lettre de licenciement de la part du syndic. Et aussi l’assurance de percevoir rapidement la paye de novembre. Mais cela est loin de leur donner satisfaction : « Ce que nous voulons, c’est du travail. Peu importe qui reprend l’usine, que ce soit la coopération ou un industriel pourvu que l’exploitation reparte. Encore que notre statut est meilleur à la coopération ». Dès que les difficultés ont commencé, il y a quelques semaines et que des rumeurs alarmistes ont circulé sans que le personnel soit davantage informé de ce qui se passait, ils se sont syndiqués. Et aujourd’hui, avec la CGT, ils occupent l’usine, vide et froide.

Trop tard ? Le syndicat a écrit au préfet le 14 novembre et se plaint de n’avoir pas reçu de réponse. Le préfet aurait-il empêché les producteurs de vendre leur lait ailleurs ? Car depuis la fin d'octobre, ce flot de lait (880.000 litres en septembre, dont 195.000 litres de chèvre) s’en va vers la coopérative de St-Cyr et surtout la Solacta (usine de Brigueil-le-Chantre). D’autres en feront leurs fromages (Noiron en avait produit 408.000 unités en septembre, commercialisés par Europe-Lait) ou leur beurre. Et il sera sans doute bien difficile de ramener ce lait vers les ateliers de transformation de Noiron.

Pourquoi cette soudaine interruption des livraisons ? Selon le personnel, le prix payé aux producteurs n’explique pas tout, et on invoque des querelles de personnes, la zizanie progressive. Fomentée, entretenue, développée ? Nous n’avons pu joindre encore le président dont le point de vue est à prendre en considération. Le syndicat ne se tourne nullement vers les administrateurs. Son analyse fait remonter les difficultés « aux orientations européennes qui visent à limiter la production laitière et à la drainer vers les grands groupes ».

S’agissant de Noiron, il observe que son rayon de ramassage est limité à 60 ou 70 kilomètres et que l’outil de transformation, récemment modernisé au prix d’investissements importants, est viable.

Aussi la CGT réclame-t-elle son maintien en activité et même son agrandissement, quelle que soit la structure d’exploitation, d’autant plus qu’on se trouve dans un canton peu industrialisé, où les emplois sont rares. Et ses démarches sont en direction des élus municipaux et cantonaux, de MM. Monory et Raffarin et du public (distributions de tracts notamment sur les marchés).

 

 

le 21/09/2023 à 10:47

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

laiterie, restructuration, coopérative, fermeture, occupation

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