1083417/12/1980MONTMORILLON
Les négociations en cours aboutiront-elles pour sauver les 40 emplois ?
La crise de l’industrie automobile menace-t-elle à terme le secteur de la sous-traitance et les équipements se rapportant à cette branche d’activités ? Sans doute. Si les licenciements sont difficilement évités, les perspectives d’emplois nouveaux sont bien sûr limitées, voire impossibles. Le chômage technique, l’invitation aux départs volontaires seront aussi les moyens les plus souvent utilisés par les industriels pour franchir cette sombre période. C’est ce que nous avons pu vérifier l’autre jour, sur le terrain, du côté de l’Isle-Jourdain à la Soframéca.
La rumeur allait bon train : « La direction de l’entreprise implantée au Vigeant avait été autorisée à procéder à huit licenciements ». En compagnie de M. Paquet, directeur de l’établissement depuis deux ans et qui emploie une quarantaine de personnes encore, nous avons fait le point sur une situation au demeurant préoccupante, puisqu’elle remet en question l’ensemble de ces emplois.
Pour situer l’entreprise sachez qu'elle est spécialisée dans l’affinage d'aluminium, un produit dont est justement gourmande l’industrie automobile, à l’origine des difficultés de fonctionnement et le principal client ici.
En écoutant M. Paquet, on comprend qu’il y a eu aussi un mauvais concours de circonstances. Jugez du peu : « Il y a deux ans nous produisions des lingots d’aluminium, sans disposer à l’époque, de fours assez élaborés pour corriger les alliages ; nous ne pouvions modifier leur teneur en cuivre ou en silicium. C’est à ce moment-là que nos actionnaires - la PRB (les Poudreries Réunies de Belgique, qui détiennent 90 pour cent des capitaux) - ont investi, pour permettre la production de lingots normalisés, nous faisant ainsi devenir de véritables affineurs »
Equipée de la sorte, la Soframéca pouvait avoir l’ambition de produire plus de 500 tonnes par mois de lingots. Selon le directeur, les capitaux furent accordés avec tellement de parcimonie que la production ne dépassait jamais 300 tonnes, représentant un manque à produire de 200 unités par mois, au moins. Depuis le mois d’octobre, les installations du Vigeant sont aussi équipées d’une nouvelle lingotière rendant ainsi la SOFRAMEC plus compétitive par ce que – normalement – plus opérationnelle.
Hélas, rien ne semble pouvoir suivre et une moyenne l’indique clairement : au cours du premier semestre 1980, 230 tonnes au moins auraient dû être produites et juste 70 sortaient de la lingotière…
De la casserole à l’aile d’avion
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le 21/09/2023 à 11:13
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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