1085109/01/1981POITIERS
Un projet de suppression de 58 postes a été annoncé par la direction de l’usine Associated Engineering France (AEF) de Chasseneuil-du-Poitou. Il doit être débattu lors d’une réunion extraordinaire du Comité d’entreprise, convoqué lundi prochain à cet effet. Compte tenu du délai nécessaire à la procédure, cette mesure entrerait en vigueur dans le courant du mois de mars. Sur ces 58 suppressions, il y aurait 33 « bénéficiaires » de conventions de pré-retraite (à partir de l’âge de 56 ans et 2 mois) et 25 licenciements, répartis entre un cadre, 14 agents de maîtrise et 10 ouvriers.
Le syndicat CFDT de la Métallurgie Vienne-Sud réagit en soulignant que « l’effectif de 723 employés est tombé fin 1980, à 647 », la direction du Travail ayant précédemment accepté 15 licenciements sur 36 demandes.
La CFDT « dénonce la politique de courte vue et d’erreur de gestion des directions successives de ces dix dernières années. La crise, la concurrence, servent encore là d’excuses faciles à la direction, seule responsable ». Et la CFDT appelle « les travailleurs à la soutenir pour lutter efficacement contre cette nouvelle atteinte à l’emploi ».
Effectivement, quinze emplois ont déjà été supprimés ces derniers mois à l’AEF et si le nouveau projet est mis à exécution, l’effectif tombera à 589 personnes. L’usine produit des pistons et chemises pour tous moteurs à combustion (essence ou diesel). Et bien qu’elle travaille aussi pour les poids-lourds ou les machines de traction ferroviaire elle subit surtout le contre-coup des difficultés de l’automobile.
M. Huguenin, directeur général, nous confirme que ce marasme est sensible depuis septembre : « La rentrée a été marquée par un réveil brutal de la clientèle qui s’est traduit par une baisse des commandes. Et aujourd’hui, pour continuer de nous battre en bonne santé, il nous fait alléger nos charges ». Il précise que le plan de licenciements a été étudié de manière à concerner surtout des postes de frais généraux et souligne qu’il ne s’agit encore que d’un projet : « des éléments nouveaux peuvent intervenir et le délai légal sera mis à profit pour examiner toute suggestion qui tendrait à en alléger les conséquences ».
Il reste qu’il ne s’agirait probablement que d’aménagements. Il y a peu de chances en effet pour que la conjoncture s’améliore rapidement. AEF est en concurrence avec des industriels de la région parisienne et d’Alsace, ainsi qu’avec les constructeurs d’automobiles eux-mêmes. L’entreprise exporte environ 30 % de sa production vers les pays de la zone franc et les pays de l’Est et se trouve là aussi en présence de marchés que la direction qualifie de « durs ».
Le syndicat CGT de l’entreprise estime de son côté que « le but de la direction est de diminuer les effectifs afin de faire appel à des contrats temporaires suivant la charge de travail sous le seul prétexte de faire plus de profits. De plus, la direction essaie d’anéantir le syndicat CGT dont quatre élus du personnel sont concernés par ce plan » et appelle également à s’opposer à ce projet.
le 21/09/2023 à 12:27
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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