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1085816/01/1981POITIERS

CONFLIT DANS L’IMPASSE A LA SPIE BATIGNOLLES

La grève se poursuit à la SPIE Batignolles (électricité et thermique industrielles, boulevard du Grand-Cerf à Poitiers) où 83 salariés ont cessé le travail lundi à l’appel de leur syndicat CFDT (et non CGT comme nous l’avons écrit mercredi par erreur). Motivé à l’origine par la perspective d’une réduction d’horaire, de 42 heures actuellement à 40 heures par semaine, le mouvement s’appuie sur cette revendication (sans diminution de salaire évidemment) mais d’autres également : treizième mois, salaire minimum à 3.500 F, prime de 500 F pour tous et prime d’ancienneté.

Pour l’essentiel, ces revendications ne concernent que les 139 salariés non mensualisés, sur un effectif total de 201. La SPIE est une entreprise nationale et le centre de travaux de Poitiers qui dispose cependant d’une autonomie certaine, est rattaché à la direction régionale de Nantes. Au premier jour de la grève, l’entrevue avec la direction poitevine n’avait donné aucun résultat et les grévistes reportaient leurs espoirs sur une rencontre avec le directeur régional. Celle-ci s’est déroulée hier mais n’a pas abouti davantage. Les représentants du personnel nous faisaient savoir qu’ils n’avaient en registré « aucune contre-proposition » sinon l’assurance, sur l’année, de travailler effectivement l’équivalent de 42 heures par semaine. En conséquence, ils décidaient de reconduire la grève.

Le point de vue de la direction

Dans la déclaration qui suit, la direction de la SPIE-Batignolles explique qu’elle ne peut faire plus que ce qui est accordé. « Les difficultés importantes rencontrées par les entreprises dans tous les secteurs et plus particulièrement par celles des travaux publics, proviennent de la raréfaction des crédits, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Les crédits publics, quand ils existent, sont parfois délivrés assez tardivement, ce qui crée en début d’année une sous-charge des entreprises et dans le deuxième semestre une surcharge ».

« Pour le secteur privé, la récession actuelle entraîne également une diminution des investissements, et les industriels ne réalisent que des travaux de modification ou d’entretien de leurs équipements existants.

Cette dégradation globale du marché conduit les entreprises à une concurrence sauvage, qui les entraîne parfois dans des difficultés financières tellement importantes qu’elles doivent disparaître ».

« Malgré ces conditions, la direction de la SPIE-Batignolles à Poitiers fait tous les efforts possibles pour assurer le plein emploi de son personnel. Il est évident que cette situation ne peut être maintenue que grâce aux efforts financiers que représente la prise de certains chantiers extérieurs à notre région ».

« Sur le centre de Poitiers, les tarifs horaires minima sont ceux de la grille du Poitou-Charentes augmentée pour certains de 0,40 F, pour d’autres de 3 % ou de 6 %. Pratiquement personne n’est payé au minimum malgré les difficultés actuelles du marché ».

« La presse a d’ailleurs publié des chiffres qui laissent apparaître 4,35 % d’augmentation du chiffre d’affaires 1979 par rapport à 1978. Si l’inflation est bien celle que l’on connaît, cela correspond à une récession de près de 10 %.

On apprenait hier soir que « du matériel ayant été évacué la nuit précédente par la direction », les grévistes avaient décidé de fermer l’établissement pour la nuit. Mais ils n’ont pas l’intention d’entraver la liberté du travail.

 

 

le 21/09/2023 à 16:00

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bâtiment, travaux publics, grève, négociation

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