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L’absence de la gérante entraine une situation confuse

La SARL Brun-Innovations, implantée depuis 1977 rue du 125^e RI à Poitiers, est une entreprise de confection-sérigraphie qui emploie 14 salariés, en grande majorité des femmes. Une partie d’entre elles ont cessé le travail vendredi et se sont rendues à la préfecture, accompagnées de représentants de l’Union départementale CGT, pour contraindre l’employeur au paiement des salaires qui leur sont dus.

« ... Les employés n’ont perçu aucun salaire depuis novembre, et depuis octobre pour certains, sans oublier ceux dont les chèques étaient sans provision, soit une moyenne de 1.500 F pour vivre pour trois mois », écrit le syndicat. Ajoutant que « pour aggraver la situation, l’entreprise fonctionne actuellement sur la seule initiative des employés, le patron ayant disparu depuis plusieurs semaines ».

Mme Brun, gérante de la SARL depuis un mois, a effectivement quitté Poitiers le 9 janvier. Nous avons cependant trouvé un interlocuteur représentant de la direction en la personne de son mari, salarié de la société. Et celui-ci nous précise que, si des chèques émis ces derniers mois en règlement des salaires ont été effectivement impayés par la banque, des versements ont été effectués aux employés depuis lors. De sorte que les sommes dues s’échelonneraient entre 100 et 3.000 F environ.

Alors que l'entreprise dispose de beaucoup de commandes, il déplore évidemment cette situation, dont il fait reposer la responsabilité sur le comportement de sa banque (un établissement de la région parisienne). L’an dernier, alors que la société n’atteignait pas le découvert qui lui était consenti (150.000 F), cette banque aurait refusé par deux fois d’honorer des chèques, enjoignant au gérant de ne plus en émettre, mais sans signaler l’incident à la Banque de France. Elle aurait même ultérieurement envoyé des chéquiers à l’entreprise et depuis, payé certains chèques et d'autres pas...

Ces ambiguïtés, et les difficultés qu’elles ont entraîné pour l’entreprise, auraient provoqué le départ de Mme Brun, de santé fragile. Son mari, qui a reçu d’elle plusieurs communications, mais nous dit ne pas savoir où elle se trouve, tient à préciser que la gérante n’est pas partie « avec la caisse », laissant au contraire une somme qui a pu être partagée entre les salariés.