CGT

Se connecter

La plupart des syndicats CGT des personnels de la fonction publique et assimilés (communaux, santé, EDF-GDF, etc.) avaient appelé hier à la journée nationale de grève, provoquant ainsi et selon les termes mêmes des responsables départementaux, une réponse « assez massive » aux difficultés des travailleurs dans ce secteur. Un rassemblement à la Maison du Peuple a réuni environ 400 grévistes et la plupart d’entre eux ont ensuite manifesté jusqu’à la préfecture, en un défilé un peu plus coloré que d’habitude (il est vrai que c’était la mi-Carême) qui s'est terminé par un timide lâcher de ballons porteurs de tracts.

Les questions de salaires et d’effectifs étaient au nombre des revendications avancées, mais cette action était essentiellement dirigée contre les projets « de démantèlement des services publics et les atteintes aux statuts des personnels ».C’est ainsi que le responsable de ce secteur à l’Union départementale CGT devait axer son propos sur « la volonté du pouvoir de placer le secteur public dans l’objectif de redéploiement et d’autoritarisme des grands monopoles ; de ce point de vue, la fonction publique, avec son statut, les droits et garanties des personnels, est un très mauvais exemple parce qu’elle constitue un point d’appui possible pour la démocratisation politique, économique et sociale ». Il citait à l’appui les trois derniers projets : cotisation de 0,84 % aux ASSEDIC pour les fonctionnaires, blocage des promotions pendant deux ans, alignement du code des pensions sur le régime général.

Devant ces menaces, la CGT estime devoir « donner une dimension nouvelle à la lutte et gagner la population dont les besoins doivent être pris en compte » et se plaint d’être seule à le faire (la CFDT appelait également à la grève hier aux Impôts et à l’INRA). Dans l’après-midi, un cortège de quelques voitures à sillonné la ville précisément pour populariser ces objectifs avec, on s’en doute, un succès mitigé auprès des automobilistes embouteillés.

Au meeting du matin, divers intervenants avaient expliqué du quelle façon ces perspectives se traduisent déjà, ou se traduiraient, dans leurs secteurs respectifs. Chez les communaux (15 à 30 % de grévistes) où on relève nationalement 37 % de non-titulaires et des salaires inférieurs au SMIC, « réduction des collectivités locales à de simples rouages de l’État central ».

Le représentant de l’Équipement (60 % de grévistes annonce-t-il) fait état, lui, du « transfert de certains services vers les collectivités locales ». Pour la Santé, on évoque des besoins manifestes notamment à Loudun et Mirebeau, les atteintes aux libertés et au droit de grève par réquisition, les déqualifications et les interdits professionnels.

Le responsable des PTT (15 % de grévistes selon la direction) annonce « le facteur payant », de même que l’annuaire par le biais de la télématique, et d’une façon générale « la réduction des dépenses reportées sur des cadeaux au patronat ».

En dehors du secteur des Postes, c’est par la distribution d’électricité que cette grève a pu avoir quelques répercussions sur le grand public : il y avait à EDF-GDF 46 % de grévistes selon la direction et 51 % selon la CGT et des délestages de l’ordre de 20 % ont été opérés entre 9 h 30 et 11 h 30 sous forme de coupures tournantes somme toute limitées. Les revendications portent ici sur les salaires (notamment « une prime pour le 35^e anniversaire de la nationalisation »), des moyens accrus en budget, en matériels, en effectifs et « la sécurité avant la rentabilité ».

Enfin, les chercheurs du CNRS, de l’ENSMA et de l’INRA ont fait état de leur opposition au nouveau statut qui leur est proposé et des actions engagées.

La préfecture a relevé en outre une participation de 23 % aux Finances, 8 % chez les communaux, 14 % chez les travailleurs de l’État et nulle dans les services préfectoraux eux-mêmes.