1094430/03/1981CHATELLERAULT
De 10 h 30 à 12 h 30, samedi, M. Monory ayant à ses côtés M. J.-P. Abelin et M. Laugier, sous-préfet, a reçu à la sous-préfecture les délégués de trois comités d’entreprise : ceux de chez Coucheroux, de chez Gallus, de l’usine métallurgique de Domine « comme je leur avais promis », dit-il. Enfin, au dernier moment, il a bien voulu donner audience également à trois représentants de l’entreprise Chaineau, de Saint-Gervais.
Recevant ensuite la presse locale, il lui a fait part approximativement, en ces termes, de ses observations :
• Chez Coucheroux « ... des pourparlers sont en cours, en vue du maintien de l’activité, avec la direction suédoise qui se déplacera du reste mardi pour le comité d’entreprise et avec laquelle j’aurai moi-même de nouveaux contacts. Nous sommes prêts à un effort financier pour permettre à l’entreprise de maintenir sa capacité. L’offre de prime de développement régional que nous lui avions faite (par dérogation) en 1979 reste toujours valable ».
• Chez Gallus « ... les choses sont un peu plus compliquées. Un audit est en action pour nous permettre d’y voir plus clair. Nous avons accepté un protocole très intéressant pour favoriser la conclusion d’un marché avec la Colombie (600 appareils dentaires) ; ce qui ne veut, pas dire pour autant qu’il aboutira. Nous sommes intervenus auprès de M. Barrot, pour que l’entreprise châtelleraudaise soit consultée en ce qui concerne les marchés publics. Enfin, nous allons œuvrer pour que soit régularisée la situation des ouvriers, afin que l’affaire continue à marcher eu égard au fait que M. Clavaux n’a pas encore traité avec le syndic et cherche à s’associer un partenaire... ».
• A l’usine de Domine « qui connaît des problèmes financiers, M. Bachy recherche un partenaire. Les pouvoirs publics sont en pourparlers avec deux ou trois « foreurs ». Il n’y a pas encore de solution définitive. Je suis assez optimiste en ce qui concerne la possibilité d’un accord ».
Et le ministre de l’Économie précisant que les pouvoirs publics seraient prêts à envisager une aide financière pour l’éventuel partenaire, fait également valoir qu’à terme, la centrale de Civaux pourrait procurer du travail d’emboutissage et de chaudronnerie à Domine.
M. Monory, en conclusion, insiste sur le caractère courtois de cet entretien au cours duquel ses interlocuteurs lui ont paru conscients des efforts accomplis.
« Quoi qu’il en soit, s’il n’est pas en mon pouvoir, dit-il, de faire des miracles, j’ai l’impression de ne pas faillir à ma tâche et de ne pas me désintéresser du sort des travailleurs...
... La preuve, si j’ai refusé d’accueillir la secrétaire de la CGT qui voulait s’imposer, je n’ai pas fait de difficulté pour recevoir les trois représentants de l’entreprise Chaineau, dont la visite n’était pas prévue au programme. Ils m’ont fait part de leurs préoccupations. N’ayant pas rencontré M. Chaineau, j’attends un complément d’information ».
Une escorte du syndicat CGT
Les délégués des trois comités furent accompagnés jusqu’aux portes de la sous-préfecture par une bonne centaine de salariés des entreprises concernées et des chômeurs groupés sous la bannière de la CGT. Commentant la démarche, Mlle Jocelyne Lecomte, secrétaire de l’Union locale, devait tenir les propos que voici :
« Si M. Monory s’est déplacé à Châtellerault, c’est grâce aux pressions des travailleurs et aux actions menées dans les différentes entreprises. Sur le fond, les travailleurs ne se faisaient pas d’illusion : il n’y a rien de réglé. Il nous a donné une vague promesse d’aide financière en ce qui concerner Coucheroux. Côté Gallus, la CGT insiste pour que soit préservé par priorité le marché intérieur et pour que les pouvoirs publics donnent leur appui à la conclusion du marché en pourparler avec la Colombie. Si la France emportait ce marché de 600 appareils dentaires, cela pourrait même impliquer des créations d’emplois. A l’UMD, rien de nouveau. LE PDG recherche un partenaire. Nous, nous dénonçons le laxisme des pouvoirs publics (abandon de la fabrication des limes en France) et la mauvaise gestion de la direction qui n’a pas voulu prendre en compte nos mises en garde. Enfin, chez Chaineau, où les 14 licenciements sont effectifs, nous faisons observer que ces suppressions d’emploi interviennent alors qu’une dizaine de travailleurs font 44 heures par semaine et certains cadres jusqu’à 48 heures. Les réductions d’horaires qui auraient dû être envisagées pour commencer ont toujours été refusées ! ».
le 27/09/2023 à 11:49
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org