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Le 8 avril 1946, les services du gaz et de l’électricité étaient nationalisés et le syndicat CGT du centre EDF-GDF de Poitiers a fêté hier ce 35^e anniversaire à sa manière. Quelques dizaines d’agents, dont un bon nombre de retraités, se sont rassemblés au local de la rue du Dauphiné et ce fut d’abord pour les uns et les autres une occasion de se revoir et d’évoquer le passé.

Ce fut aussi pour le syndicat une nouvelle occasion de réitérer ses revendications – dont une « gratification exceptionnelle » de 1.500 francs pour la circonstance – et de dénoncer « la politique d’austérité et les attaques contre le statut dont nos entreprises sont le champ d’application ». En expliquant que « la gestion par les travailleurs de leurs acquis sociaux est précisément un obstacle à cette politique d’austérité ». Le secrétaire devait également évoquer « le scandale de l’électro-nucléaire, qui fait que l’argent coule à flots pour Civaux, alors que dans les Deux-Sèvres, par exemple, EDF n’a pas le matériel nécessaire pour planter un poteau... ».

M. Gérard Collet, retraité depuis deux jours, a vécu l’époque de la nationalisation puisqu’il est devenu apprenti électricien en 1942. Il rappela que cette mesure « à laquelle on doit nos emplois, notre statut, nos droits sociaux… a été réalisée de toutes pièces par la Fédération CGT », sous l’impulsion de Marcel Paul, « militant exemplaire ».

Les intervenants ont appelé les travailleurs à « situer leurs luttes de maintenant, dans le prolongement de celles menées par nos aînés » et à rejoindre l’action menée aujourd’hui même pour les libertés, sous forme de grève de 4 heures. Deux anciens responsables ont été particulièrement salués : M. Colinot, qui fut chef de centre de Poitiers et M. Roullet, qui dirigeait la Régie à l’époque où elle fut, pour un temps, rattachés à EDF.