1096513/04/1981POITIERS
Il n’y aura pas cette année non plus de 1er mai « unitaire » chez les salariés et les syndicalistes de la Vienne, mais bien plus probablement des manifestations séparées. En effet les divergences de vues entre les organisations syndicales et principalement entre la CGT et la CFDT, loin de s’apaiser, sont attisées par l’échéance politique de l’élection présidentielle : la fête du travail se situera entre les deux tours...
La CFDT a adressé à la CGT une proposition écrite : « ... il apparaît d’une extrême importance pour le combat de la classe ouvrière que le 1er mai la fête des travailleurs se fasse dans l’unité afin de désigner le pouvoir actuel comme l’ennemi à abattre. La situation du 1er mai entre les deux tours doit amener nos organisations à considérer qu’une importante manifestation populaire, résultat des luttes qui se mènent actuellement dans les entreprises et dans la rue serait une garantie pour l’élection d’un président de gauche. Garantie pour une élection mais aussi un avertissement pour l’avenir dans la mesure où conservant notre indépendance syndicale, nous saurions mobiliser contre des actions gouvernementales à venir menées contre les travailleurs... ».
La réponse négative de la CGT
« qui a décidé d’organiser un grand 1er mai à Poitiers pour les revendications et un véritable changement démocratique de société pour changer la vie des travailleurs et pour la solidarité internationale » est notamment argumentée comme suit : « nous regrettons qu’aujourd'hui le comité de liaison CFDT parle d’unité seulement pour le 1er mai, alors que depuis un an aucune action unitaire pour l’emploi, les salaires, les libertés n’a pu être menée et que seule la CGT a engagé l’action sur le terrain de lutte de classe (exemple : à l’occasion de la venue de M. Mattéoli, ministre du Travail). Il ne s’agit donc que d’un alibi pour mieux masquer votre comportement et votre alignement sur des positions de collaboration de classe... ».
Et plus loin : « Attachés à l’unité d’action syndicale réaffirmée lors du 40e congrès confédéral, nous continuons de lutter pour celle-ci pas comme un but, mais comme un moyen pour agir efficacement. En effet il faut l’union, mais pour quoi faire, sur quelle bases ? ».
La CFDT réplique dans une longue lettre ouverte où elle énumère les actions récentes menées en commun et leurs résultats positifs pour les salariés, puis les propositions refusées par la CGT et conclut : « La CGT refuse donc l’unité. Elle manie la carotte et le bâton : un coup le 40e congrès, un autre coup le texte confédéral du 16 juin 1980 sur l’unité d’action qui, curieusement, n’a été que très peu diffusé et auquel publiquement vous ne faites jamais référence... Votre refus empêche la défense des intérêts des travailleurs, marginalise le mouvement ouvrier et le mouvement syndical et accrédite les thèses du CNPF... ».
le 27/09/2023 à 13:18
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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