1097018/04/1981POITIERS
Dans la Vienne, des travailleurs immigrés feraient prochainement l’objet de mesures que la CGT considère comme des injustices, conséquences d’une politique de rejet des étrangers qu’elle condamne. Et il y aurait actuellement une nette recrudescence, de la part du patronat, des pouvoirs publics et des forces de police, « de la répression, des agressions et des contrôles irréguliers ».
Lors d’une conférence de presse à laquelle prenait part, aux côtés des responsables locaux, M. Denis Bord, chargé des questions de l’immigration à la Confédération, cette organisation syndicale a dénoncé une telle situation et rappelé son analyse : « Il y a volonté de marginaliser les immigrés, tant par l’emploi précaire et l’arbitraire au travail que sur le plan de leur situation administrative (lois Barre - Bonnet - Stoleru), et de les opposer aux travailleurs français pour provoquer leur départ ». La CGT réaffirme que les étrangers ne sont en rien responsables du chômage ; dont ils sont au contraire les premières victimes. Aussi réclame-telle « la fin des campagnes, crimes et violences racistes et l’application rigoureuse de la loi de juillet 1972 ».
Les étrangers sont relativement peu nombreux dans la Vienne : 6.870 l’an dernier (en diminution de 3,6 pour cent sur 1979), le nombre d’actifs étant estimé à 2.000. La moitié d’entre eux travaillent dans le bâtiment, 30 pour cent dans la métallurgie et 10 pour cent dans les services. Un sur dix est employé, 25 pour cent manœuvres, 30 pour cent OS et 35 pour cent ouvriers qualifiés. En juin dernier, 263 étaient chômeurs, victimes de licenciements.
Dans des entreprises locales, la CGT a observé et intervient contre des pratiques irrégulières telles que déqualifications, heures supplémentaires non payées, absence de lettre de licenciement ou encore licenciement après un accident de travail (il y a alors des handicapés démunis de ressources dont la réinsertion est impossible). Certains sont logés dans des conditions inadmissibles, il y a des refus de scolarisation, le droit d’association est bafoué et les cours d’alphabétisation sont réduits (de deux fois 25 pour cent au GRETA).
Le syndicat de chez Tesserault, par exemple, engage une action contre le licenciement d’un étranger handicapé, salarié depuis 17 ans dans l’entreprise, décrêté « au prétexte d’un petit accident lors d’un chahut ».
le 27/09/2023 à 14:04
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org