1098202/05/1981POITIERS
Ou quand les militants jouent à cache-cache derrière leurs banderoles
Les militants syndicaux paraissent plus occupés aujourd’hui à jouer à cache-cache que d’affirmer leur volonté de mettre en commun leurs revendications (elles auraient pourtant bien besoin d’être massivement appuyées). Soyons juste : ceux de la CFDT paraissaient malgré tout disposés à faire la jonction avec ceux de la CGT, place Leclerc. Comme le confiait un syndicaliste, au sortir du meeting de la Maison du Peuple, en soupirant quelque peu : « On va quand même y aller ». Dépliant ses banderoles, la CFDT se dirigeait donc d’un pas confiant vers la place Leclerc, sur les coups de 10 heures.
Mais, ô surprise, en abordant cette place, lieu propice aux réunions en tout genre, les militants CFDT notaient avec stupéfaction que ceux de la CGT étaient en train de remballer leurs panneaux pour s’engouffrer dans les voitures.
Maîtresse du terrain, la CFDT ne pouvait alors que déplorer ce refus d’un 1er mai unitaire par la CGT et la FEN, rejetant sur ces centrales la responsabilité de la division des travailleurs avant de brosser le sombre tableau de la situation actuelle : 52.000 chômeurs de la région dont la moitié ne touchent pas d’allocation, de nombreuses entreprises touchées par la crise.
La CFDT a bien sûr appelé à un changement de politique, avec un vote à gauche, énumérant les revendications : l’abaissement de l’âge de la retraite, le SMIC à 3.400 F, les 35 heures de travail par semaine, la suppression du travail intérimaire et le droit syndical.
Finalement, c’est dans la bonne humeur que les militants CFDT se sont quittés ; le coup du 1er mai pas unitaire, on le leur avait déjà fait l’an dernier.
Photo : Le rassemblement de la CFDT
le 27/09/2023 à 17:10
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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