1098706/05/1981CHATELLERAULT
Déclare la section CGT de l’EDF-GDF
Le 11 avril, une violente explosion due au gaz soufflait plusieurs maisons dans un quartier de Joigny (Yonne). Deux personnes trouvaient la mort et six autres étaient blessées. Eh bien, une catastrophe de ce genre n’est pas impensable à Châtellerault si l’on en croit la section CGT de l’EDF-GDF qui n’a nullement l’intention de paniquer la population mais croit nécessaire de tirer la sonnette d’alarme, en raison de « la dégradation du service public ».
Nous rappelant en préliminaires les engagements inclus dans la loi de nationalisation en ce qui concerne la qualité et la permanence du service - assurer 24 heures sur 24 heures la livraison du gaz et de l’électricité dans les meilleures conditions de sécurité - nos interlocuteurs considèrent qu’entre le projet initial et la réalité, le décalage a atteint un seuil à ne plus dépasser. « Ainsi en réunion paritaire, il avait été admis que pour l’année 1981, l’exploitation du réseau de gaz exigeait 14.000 heures de travail et l’entretien 4.052 heures ; or, on nous annonce que pour 1982, ces chiffres tomberont respectivement à 10.800 heures et 2.700 heures. Ce qui signifie réduction de moyens et d’effectifs.
Nous estimons que cela est grave.
Il faut savoir en effet que nos moyens matériels sont insuffisants, principalement en matière de liaison radio où nous utilisons un matériel périmé souvent défaillant. Nos effectifs ne nous permettent plus d’assurer convenablement nos permanences. L’astreinte repose sur un seul agent d’exécution et un seul agent de maitrise dont le tour de service en période de vacances revient avec une fréquence très éprouvante physiquement.
Pour ne parler que du gaz, on a donc en dehors des heures normales, un seul gazier pour faire face, alors que le réseau s’étend considérablement. A Châtellerault, Naintré, Cenon, 8.021 abonnés sont branchés sur un réseau qui va englober bientôt Ingrandes et Dangé-St-Romain et mesure déjà 138 kilomètres ».
Les représentants du syndicat font valoir que les crédits sont nettement insuffisants pour assurer la maintenance, sans parler du renouvellement des conduites qui serait particulièrement justifié dans les quartiers du centre ville où subsistent encore 5,5 km de canalisations en fonte cassante « Laveril » datant du début du siècle. D’où l’allusion à l’explosion de Joigny.
« Face à cette situation, nous nous sentons des responsabilités disent-ils, vis-à-vis des usagers. Nous dénonçons la désinvolture des pouvoirs publics et celle de nos directions nationales et locales qui semblent exclusivement préoccupées de vendre - et qui ne sont même pas absolument irréprochables sur ce point. Enfin, notre déception est grande de constater qu’aux différents échelons de la hiérarchie. il n’existe aucune tentative pour stopper un processus qui remet en cause et les structures et l’une de nos raisons d’être essentielle qu’est le service public ».
le 27/09/2023 à 17:32
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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