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1099513/05/1981POITIERS

SYNDICATS – PATRONAT : D’UN CÔTÉ, APPELS À LA MOBILISATION, EXPECTATIVE DE L’AUTRE

Pas d’explosion sociale au surlendemain de l’élection présidentielle mais pas de trêve non plus dans les entreprises : des grèves ou des actions revendicatives diverses ont eu lieu hier par exemple au garage Brillant (lire par ailleurs), chez Gallus et aux établissements Tesserault. Un peu, en somme, comme si de rien n’était...

Justement, dans le domaine des relations sociales, les données et le climat se trouvent-ils radicalement changés depuis dimanche ? Tout ne dépend pas forcément des organisations représentatives des « partenaires sociaux » - des initiatives incontrôlées de la « base » ne sont peut-être pas exclues. Mais l’attitude et les orientations des syndicats de salariés et patronaux pèseront lourd dans la situation nouvelle. A les interroger aujourd’hui, on constate des effets apparemment contradictoires.

A la CGT et à la CFDT, on souligne avec force qu’il n’y a rien de changé quant à la nécessité de conduire l’action syndicale ni dans la manière de le faire, mais on sent bien également qu’une hypothèque est levée depuis dimanche, et que rien ne sera tout à fait comme avant. On s’accorde également à reconnaître que ce changement politique est un événement important pour le syndicalisme. Et dans ces deux organisations, où des équipes étaient à pied d’œuvre, dimanche soir, pour enregistrer les résultats, on déclare constater un enthousiasme et une « bouffée d’air » qu’on espère voir se transformer en une dynamique militante.

Le secrétaire départemental de la CGT insiste d’abord sur la contribution de son organisation à la victoire de la gauche. Pour lui, « la volonté de changement ainsi exprimée par les travailleurs doit déboucher sur une solution rapide à leurs revendications. Il ne doit pas y avoir d’attentisme. Mais c’est aux travailleurs eux-mêmes à prendre en mains leur destinée ».

L’organisation syndicale développe cette semaine une information en ce sens, et la seule consigne donnée pour l’instant à ses instances et à ses militants est « d’organiser des réunions dans les entreprises pour mettre à jour les cahiers de revendications ».

Il ne voit rien de changé vis-à-vis du patronat – la CGT reste demandeuse de négociations « tout de suite et sur toutes les questions » - et souhaite que la CGT « puisse discuter avec le patronat et ne soit plus évincée quand elle apporte des solutions... ». Rien de changé non plus quant à l’unité d’action, la condition restant « des bases claires ».

Le secrétaire régional de la CFDT se félicite bien sûr de l’élection de François Mitterrand qui fait « qu’enfin l’avenir dépend de nous, qu’ensemble nous pouvons construire le changement ». Et de lancer tout aussitôt un appel « à la mobilisation pour nos revendications », mais aussi « contre les initiatives que ne va pas manquer d’avoir le patronat : déjà celui-ci n’hésite pas à annoncer des licenciements pour créer la peur et l’incertitude ».

La CFDT de Poitou-Charentes ne manifestera « ni confiance passive dans les nouveaux élus, ni surenchère », mais souhaite « des luttes sociales massives et conscientes pour le changement et le progrès social ».

Le congrès de l’Union régionale CFDT a précisément lieu ce week-end à Poitiers, en présence d’Edmond Maire : « Nos dossiers créateurs d’emploi sur l’agro-alimentaire, la confection, la politique énergétique... seront au cœur du débat ».

Elle estime en effet « qu’une action de masse créera, avec le changement politique, les possibilités d’une meilleure utilisation des moyens économiques de la Région ».

La commission exécutive départementale de Force ouvrière se réunissait hier soir et la CGC réunira vendredi son conseil d’administration.

Expectative au patronat

A l’Union patronale de la Vienne : le président constate « le calme » qui suit « la surprise » de cette élection. C’est avec le même calme qu’il attend de connaître les mesures du pouvoir politique concernant les entreprises avant d’envisager quelque négociation que ce soit : « Elles entraîneront des hausses pour les entreprises, il faudra faire les comptes... ». Sa préférence, en tout cas, irait à des négociations séparées sur chaque thème plutôt qu’à « un grand fouillis ».

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le 27/09/2023 à 17:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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