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Dans un contexte où l’on s’expose plus facilement à faire des procès d’intention et à glisser sur les nuances, voilà qu’une nouvelle polémique surgit concernant l’implantation de nouveaux établissements de la SFENA à Châtellerault.

La CGT-SFENA, rappelant toutes les démarches qu’elle a pu effectuer auprès des pouvoirs publics ces derniers mois, clame dans un communiqué : « Coup de théâtre ! Voilà que tombe à l’eau le projet d’extension par la construction, zone Nord, d’une seconde usine... ». Elle ironise sur les deux cents emplois promis et sur une réduction telle des ambitions que le projet se limiterait à la construction d’une aile supplémentaire aux établissements de La Brelandière.

Et la CGT de commenter : « Ceux qui ont cru à cette promesse devront s’en tenir à un agrandissement légitime de La Brelandière qui vit à l’étroit et quelques créations de postes au rythme normal d’évolution des effectifs. Le secrétaire général de la SFENA confirmait, le 27 mai à Paris que ces 200 emplois ne seraient pas créés. Des mesures urgentes doivent être prises par le nouveau gouvernement pour donner à la SFENA des capacités d’étude et de production dynamiques dans le cadre de la construction d'une société nationale des équipements aéronautiques ».

Mais, la CGT, posant ainsi le dilemme « usine ou aile supplémentaire », a peut-être un peu trop simplifié les données. C’est ce qui ressort des explications que nous a fournies le directeur de la SFENA, M. Hardouin-Duparc. De la conversation que nous avons eue avec lui, il ressort que la SFENA, propriétaire de 15.000 mètres carrés en zone industrielle Nord, n’a pas renoncé au projet d’y édifier un établissement industriel opérationnel en 1984. Ce projet, dès le départ, était assorti d’un certain nombre de « si » que les plus optimistes ont peut-être négligés et qui subsistent toujours.

L’équipement aéronautique reste lié à l’évolution générale de la situation. Que la conjoncture, un peu floue en attendant que le nouveau gouvernement ait précisé ses orientations, ait incité la direction de la SFENA à précipiter un peu moins les choses, cela se devine aisément. Ainsi, l’aile qui va être construite près des « salles blanches » de La Brelandière, est apparue comme une solution d’attente plus expédiente et relativement moins coûteuse. Elle répond aussi à un accroissement d’activités.

En effet, le directeur insiste sur deux points : 1°) toute l’activité optique et gyro-laser de la société a déjà été regroupée à Châtellerault ; 2°) en 1980, la SFENA, avec 114 embauchages et la création effective de 83 emplois, a été l’une des rares entreprises du Châtelleraudais à accroître son personnel.

Donc, l’aile construite à La Brelandière n’exclurait pas la deuxième usine, même si celle-ci tend à s’estomper dans les brumes de l’incertain. Mais rien n'interdit de rester optimiste quant à l’avenir de l’aéronautique et des activités qui s’y rattachent !