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1106422/07/1981MONTMORILLON

LA COMPAGNIE FRANÇAISE DU MEUBLE SE DONNE UNE VOCATION RÉGIONALE

Après le rachat de la SA Ranger

Après la reprise l’an dernier des usines de l’ex-groupe Cardot (Lussac, Châtellerault, Loudun) dans la Vienne, puis le rachat ces dernières semaines de la SA Ranger (Montmorillon et Chauvigny), la Compagnie française du Meuble se place désormais au troisième rang des fabricants français de meubles.

La grande majorité des parts de la société Ranger était détenue par le groupe américain Mohasco. La CFM a racheté près de 80 % de cette participation. M. Germain Esgléas, PDG de Ranger et président du directoire de la CFM, explique : « Nos partenaires américains souhaitaient se dégager de leur participation par pure stratégie : une volonté de se concentrer sur le marché américain et sur certains produits... ».

Une solution française fut recherchée et un accord a pu intervenir entre « La Rochefortaise » qui contrôle la CFM, et le groupe Mohasco.

La participation de la CFM se situe un peu en-dessous de 80 %, la différence provenant de l’entrée de la société de développement régional SODECCO. M. Jean Ranger et la Mohasco conservent le reste du capital. L’opération financière a été confortée par l’entrée du Crédit Agricole à hauteur de 13,5 % dans le capital de la CFM.

La SA Ranger est donc devenue partie intégrante de la CFM, dont le chiffre d’affaires prévisionnel pour 1981 serait de 500 millions de francs hors taxes, dont 200 millions pour Ranger. La Compagnie française du Meuble est ainsi devenue le troisième producteur national et regroupe 2.200 salariés (1.200 pour Ranger) dans les usines d’Erqueville (Seine- Maritime), Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), Lussac-les-Châteaux, Châtellerault, Montmorillon, Chauvigny et Saulgé (Vienne) et Pessac (Gironde).

Pour le président du directoire de la CFM, « le groupe a vocation de meubler l’ensemble des pièces de la maison. Il est un des seuls groupes multi-produits et multi-spécialiste de l’ameublement ». En séparant les unités de production et les réseaux de vente, le groupe peut espérer « tenir » des créneaux particuliers. Chaque unité gardera sa spécificité – Ranger se consacrant comme par le passé aux cuisines et salles de bains et la CFM aux produits « meublants » - mais en utilisant au mieux les moyens informatiques, la capacité d’achat, d’études de marchés, etc. L’utilisation maximale des 113 dépôts Ranger implantés sur le territoire doit permettre de mieux diffuser certains produits CFM.

L’exercice 1980, marqué par de médiocres résultats, est cependant apparu en équilibre. Il a été mis à profit pour opérer la restructuration du groupe, autour de moyens industriels plus performants et d’une gamme de produits définis dans la perspective d’une meilleure conjoncture. Au renchérissement des taux du crédit s’ajoute, en effet, pour faire de 1981 une année difficile, la réorientation du marché vers le bas de gamme, à l’opposé des trois années précédentes.

Objectif 83

Les achats se limitant actuellement aux meubles de première nécessité, M. Esgléas indique que « les entreprises ont fait un effort important pour orienter les prix de revient vers un niveau compétitif par rapport à certaines fabrications étrangères. Le groupe a dû faire des investissements importants pour s’adapter au marché... ».

L’année 1982, grâce aux investissements en appareillages, doit être consacrée à la création de produits dans un créneau se situant - subtilité de professionnel - en haut de la gamme basse et en bas de la gamme moyenne. Et le PDG ajoute : « l’expansion du groupe devrait reprendre en 1983, après une période de consolidation ».

Sur le plan social, « pas de mouvements de personnel importants, déclare M. Esgléas, mais des ajustements en fonction des diverses divisions... ». Ils sont d’ailleurs en cours : une demande est déposée pour 29 licenciements aux Meubles de Lussac.

Par son renforcement sur le Poitou, le groupe CFM affirme sa volonté régionale : « des usines près des régions de nature à développer les industries du bois », soulignent les dirigeants, mais sans oublier l’exportation car désormais l’échelle du groupe peut lui permettre de faire face. Un optimisme raisonnable, fondé aussi sur l’espoir de voir s’essouffler les importations italiennes qui représentent 40 % du marché...

 

 

le 03/10/2023 à 11:16

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

groupe, restructuration, emploi

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